L’information est tombée à la mi-journée, ce lundi 13 août : Paolo Gabriele, ancien majordome du pape est renvoyé devant le tribunal de l’Etat de la Cité du Vatican dans le cadre de la fuite de documents confidentiels en provenance de l’appartement pontifical. Le juge d’instruction a également inculpé un deuxième prévenu ; ce qui confirme l’existence d’un complice présumé…
Les deux employés du Vatican sont donc renvoyés devant la justice. Ces derniers jours, des supputations allaient bon train. On murmurait même que le souverain pontife pourrait gracier son ancien majordome. Finalement le juge d’instruction du Vatican, Piero Bonnet en a décidé autrement.
Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a présenté les résultats de la phase d’instruction, à savoir la sentence du juge et le réquisitoire du procureur Nicola Picardi.
Ce qui est nouveau, c’est la confirmation de l’existence d’un complice présumé. Celle-ci avait aussi fait l’objet de toutes les hypothèses : on avait même avancé le fait que ce « complice » pouvait être un prélat ! En fait, ce comparse du majordome a été lui aussi arrêté à la suite d’une perquisition à la fin du mois de mai. Il s’agit de Claudio Sciarpelletti, informaticien de la Secrétairerie d’Etat. Ce prévenu sera donc jugé, comme Paolo Gabriele, par la justice vaticane sous l’inculpation de vol aggravé pour Paolo Gabriele et de recel pour Claudio Sciarpelletti.
Rappelons que Paolo Gabriele avait été arrêté le 23 mai dernier. De nombreux documents avaient été retrouvés à son domicile. Il a avoué s’être emparé de documents appartenant au Saint-Siège, les avoir photocopiés et en avoir remis une copie au journaliste italien Gianluigi Nuzzi. Il affirmait avoir agi seul pour rendre service au pape et n’avoir reçu aucune somme d’argent en échange. Quant à Claudio Sciarpelletti, une enveloppe destinée à Paolo Gabriele a été retrouvée dans son bureau. Mais les enquêteurs n’ont pas pu établir de preuve concluante sur sa complicité active dans cette affaire.
Cette sentence annoncée ce jour clôt provisoirement l’instruction. Dans le réquisitoire du promoteur de justice apparaissent d’autres personnages, dont l’identité n’est pas révélée. Ils pourraient faire l’objet d’enquêtes ultérieures. La sentence révèle par ailleurs qu’un chèque de 100.000 euros a été retrouvé à son domicile ainsi qu’une copie précieuse de l’Énéide de Virgile ; récit des épreuves du Troyen Énée, qui, comme l’Iliade et l’Odyssée — dont l’Énéide s'inspire largement —, a suscité l’admiration de générations d’intellectuels.
JJD avec news.va