A la suite de la décision des sœurs clarisses d’accueillir Michelle Martin dans leurs murs, l’archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr André-Joseph Léonard, a été de nombreuses fois interrogé sur sa position. En réponse aux questions posées , il a tenu à titre privé à apporter les précisions suivantes.
D’emblée, Mgr Léonard dit qu’il a appris par la presse la décision du tribunal d’application des peines sur la libération conditionnelle de Michelle Martin. « Il ne nous revient pas comme Eglise de donner des commentaires sur une décision de la justice. La libération de Michelle Martin et les conditions y afférentes sont de l’entière responsabilité des autorités civiles et judiciaires », précise l’archevêque.
Et de poursuivre : « Je suis conscient de ce que la libération conditionnelle de Michelle Martin, contre laquelle le Parquet Général a introduit un pourvoi en Cassation, suscite beaucoup d’émotion chez les victimes et leurs familles. Je suis aussi conscient de ce que la décision du tribunal d’application des peines rencontre incompréhension et colère chez une bonne partie de la population ».
Concernant la décision des sœurs, Mgr Léonard a pris connaissance de leur déclaration du 31 juillet. « Ce communiqué faisait droit à l’immense souffrance des victimes et à la possibilité de conversion qui existe pour toute personne. Je souhaite insister sur le fait que les sœurs clarisses de Malonne ne sont pas sous l’autorité directe d’un évêque. Les sœurs clarisses ont réfléchi et débattu longuement, et ont à la fin de ce discernement répondu positivement à la demande des avocats et de la Justice, parce qu’il n’y avait, semble-t-il, pas d’autre accueil possible. Les sœurs ont pris leur décision en toute autonomie, sans concertation avec les évêques. Elles ont soupesé les conditions de l’accueil, et respectent les décisions légales du tribunal », précise Mgr Léonard.
L’archevêque insiste encore sur le fait que l’accueil que les sœurs pourraient offrir éventuellement à Michelle Martin « ne peut porter préjudice aux choix sans équivoque que les évêques ont fait dans le dossier des abus d’enfants d’être du côté des victimes et de leurs proches ». Et d’ajouter : « Ce choix est et demeure prioritaire pour les évêques ».
Mgr Léonard conclut ses réponses en précisant qu’il n’appartient pas à l’Eglise de statuer sur la question de l’opportunité sociale du séjour de Michelle Martin à Malonne. « Cette question doit être tranchée par les autorités civiles et judiciaires compétentes en ce domaine. Les décisions prises par elles sont pour nous décisives ».
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