R.I.P la rafle du Vel’ d’Hiv’…


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R.I.P la rafle du Vel’ d’Hiv’…
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

Les 16 et 17 juillet 1942, 13.152 Juifs étrangers réfugiés en France étaient arrêtés à Paris, par 4.000 policiers français. C'est la Rafle du Vel' d'Hiv. Déjà 70 ans… Un tragique anniversaire à se commémorer encore et encore pour que l'horreur ne soit plus jamais admise.

Ce fut la plus grande arrestation de personnes juives pendant la Seconde Guerre Mondiale. Entassés dans le Vélodrome d'Hiver, rue Nélaton dans le 15ème arrondissement de Paris, ils étaient plus de 13 000, femmes, enfants, vieillards… sans commodité, privés de soins médicaux, la nourriture et l'eau en insuffisance, attendant anxieusement leur déportation. Le grand départ, il se fit, direction la Pologne et son épouvantable camp d'extermination : Auschwitz-Birkenau.

A cette époque, le cardinal français Saliège était archevêque de Toulouse (1928-1956)

En août 1942, le cardinal Saliège adressa à ses diocésains une lettre pastorale leur demandant de ne pas oublier que “tous les juifs sont nos frères”. Le régime de Vichy a interdit la publication de cette lettre, ce qui a contribué… à sa diffusion.

La lettre, lue dans les églises du diocèse, disait notamment : "Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle. Pourquoi le droit d’asile dans nos Eglises n’existe-t-il plus ? Seigneur, ayez pitié de nous. Notre-Dame, priez pour la France. Dans notre Diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Les étrangers sont des hommes, les étrangères sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils sont nos frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier".

Une lettre au grand retentissement

Sylvie Bernay, auteur de “L’Eglise de France face à la persécution des juifs, 1940-1944”, a confié récemment à Zenit ce souvenir personnel du cardinal Saliège: “En Corrèze, située dans l'ancienne zone libre, mon grand-père a entendu la protestation de Mgr Saliège, archevêque de Toulouse. Les réseaux de résistance et les radios alliées [comme la BBC] ont donné beaucoup de publicité à son message. Beaucoup d'historiens s'accordent à dire que les protestations épiscopales de l'été 1942 ont retourné l'opinion publique des Français et les ont encouragés à sauver les proscrits”.

Monseigneur Saliège participa pleinement à l'organisation de placement des Juifs, enfants et adultes, menacés par la déportation dans des lieux sûrs aux alentours de Toulouse. Après de nouvelles attaques portées contre le totalitarisme du National-socialisme, l'Archevêque de Toulouse manqua d'être déporté à son tour. Le 9 juin 1944, alors qu’une vague d’arrestation frappait le diocèse de Toulouse, deux hommes de la Gestapo se rendirent à son domicile afin de l'arrêter ; ils n'y renoncèrent finalement qu'après avoir constaté l'âge et l'état de santé précaire du prélat. Après la libération, considéré comme le premier résistant de la ville, il est acclamé par 20 000 personnes sur la place du Capitole. Jules Saliège reçoit le titre de « Juste parmi les nations » par le mémorial de Yad Vashem, au nom d'Israël.

Un bel exemple de résistance face à l'atrocité humaine, un brin d'espoir qui permet de tenir envers et contre tout.

A.L (avec Zenit)

Catégorie : L'actu

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