Président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation, Mgr Fisichella est depuis 2010 chargé de promouvoir l’évangélisation dans les pays catholiques. Au cœur de la vielle Europe bridée par une sécularisation galopante, l’enseignement de l’archevêque était donc attendu pour « booster » le cœur des participants et leur apporter les encouragements souhaités à porter partout la Bonne Nouvelle.
Pourquoi parler d’évangélisation? Est-elle nécessaire? C’est toujours la même question a lancé Mgr Fisichella, et pourtant oui, il y a urgence de dire à l’Église universelle que l’Évangile de Jésus-Christ est nécessaire. Il s’agit de donner un élan renouvelé à la mission de toute l’Église, de « conduire les hommes hors du désert où ils se trouvent« , comme il l’avait dit en mai dernier lorsqu’il fut amené à exposer les raisons de l’Année de la foi.
Un monde en crise
Depuis quelque 60 ans, le monde a changé explique Mgr Fisichella, nous vivons à l’intérieur d’un grand changement culturel et le monde d’avant 1950 est terminé. Une nouvelle histoire commence et nous ne savons pas ce que sera cette nouvelle époque. Entre l’ancien et le nouveau, il y a ce que nous vivons maintenant: une période de transition, de crise.
Et l’archevêque ne parle pas que de crise économique, selon lui, la véritable crise est anthropologique. C’est l’homme qui est en crise. Sans futur et sans espérance, en proie à la solitude et à la tristesse, l’homme fait ces expériences douloureuses quotidiennement.
Changer notre relation aux autres, donner du sens à sa vie, bref sortir de ce désert qui nous enferme, passe par l’expérience de l’amour, explique l’intervenant. « C’est de l’intérieur que nous pouvons comprendre une telle expérience. » « Dieu est amour, et Il nous a créés à son image ». L’amour nous met en relation aux autres, à Dieu. L’amour est même notre vocation première. Mais un amour qui donne tout, pour toujours. Cette « définitivité de l’amour » c’est la difficulté et le défi de l’homme d’aujourd’hui, pointe Mgr Fisichella. Et pourtant, la nouvelle évangélisation passe immanquablement par cette exigence.
Comment en sortir?
Dans le monde en crise, la société a besoin de « serviteurs de la Parole de Dieu ». Mais prévient Mgr Fisichella, être à son service, engage notre responsabilité. Pour pouvoir annoncer le Christ, nous devons le connaître, nous avons donc besoin de formation. L’orateur parle même « d’étude systématique » de la foi, la catéchèse. De plus, s’ils se disent chrétiens, les baptisés en participant à la vie de la communauté ont quelque chose à transmettre. Nous touchons là le cœur de la nouvelle évangélisation : la transmission de la foi.
Poursuivant son enseignement, l’archevêque italien complète la mission de l’annonce par l’expérience du mystère de salut. Comment? Par la liturgie et les sacrements qui nous transforment. Avec l’eucharistie, nous déposons sur l’autel le mystère de la vie et nous devenons porteurs du Christ. Par le sacrement de réconciliation, nous découvrons la vérité sur notre vie et faisons l’expérience du mystère de Dieu. Enfin, la nouvelle évangélisation a besoin de la charité conclut Mgr Fisichella, car il s’agit d’un signe concert de l’amour auquel nous croyons.
Citant le pape Benoît XVI, le président du Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation souligne l’exigence de la mission face à un monde en désespérance « l’annonce de Jésus-Christ apparaît plus complexe que par le passé« . Mais depuis les 1ers disciples, la mission n’a pas changé: annoncer l’espérance aux hommes de notre temps.
Bernadette Lennerts
Photos : Claire Jonard
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