Le pape Benoît XVI a nommé deux nouveaux membres du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation : un Libanais et un Nigerian, tous deux engagés dans le dialogue avec l’islam. Des nominations peu anodines au regard des conflits interreligieux existant dans leur pays respectif.
Les deux nouveaux membres de ce dicastère sont pleinement tournés vers le dialogue interreligieux. Ainsi, Mgr Paul Youssef Matar, archevêque de Beyrouth des Maronites, a participé à la conférence sur le dialogue interreligieux entre chrétiens, juifs et musulmans, à Gödollö (Budapest), organisée les 2 et 3 juin derniers par le ministère de l’administration publique et de la justice de Hongrie et le Conseil de l’Union européenne. De son côté, Mgr Ignatius Ayau Kaigama est l’archevêque de Jos au Nigeria, un pays déchiré par les luttes ethniques et interreligieuses. Il prône le dialogue interreligieux pour sortir de la violence. Président de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), il a en effet obtenu une reconnaissance internationale pour son rôle pour la promotion de la paix et de l’harmonie interreligieuse au Nigeria et spécialement dans l’Etat de Plateau. En 2010, il a aussi participé au synode pour le Moyen Orient où il est intervenu sur le thème du dialogue avec l’islam.
Etre mieux solidaires
« En référence, dans l'Instrumentum Laboris, aux défis auxquels les chrétiens d'Orient sont confrontés, et à leurs rapports avec les musulmans, et pour ouvrir à la situation présente des perspectives d'avenir, quatre responsabilités sont à délimiter, qui doivent toutes concourir au succès de cette œuvre historique, pour le Moyen-Orient et pour le monde », a déclaré l’archevêque de Jos.
De son côté, Mgr Matar souligne la responsabilité des chrétiens d'Orient eux-mêmes, celles des musulmans de la région, mais aussi des puissances occidentales et des chrétiens occidentaux et du monde. « Solidaires de leurs frères du Moyen-Orient, les chrétiens occidentaux et du monde doivent connaître davantage leurs frères du Moyen-Orient pour être mieux solidaires de leurs causes. Ils doivent aussi exercer une pression sur l'opinion publique chez eux comme sur leurs gouvernants pour rétablir la justice dans les relations avec le Moyen-Orient et l'Islam, et aider à libérer le monde du fondamentalisme et le conduire à la modération », a-t-il notamment expliqué.
Zenit