Déjà 16 mois de conflits en Syrie… et plus de 19 000 morts (chiffres de l'Observatoire syrien des droits de l'homme). Un bilan qui ne fait que s'alourdir. A quand un Happy End ?
"Les prochains jours seront sans doute décisifs pour l’issue de cette crise. C’est pourquoi nous exhortons tous les chrétiens d’Europe à intensifier leurs prières pour la paix dans cette région. Il est nécessaire de redonner un espace au dialogue de paix. Il n’est jamais trop tard pour se comprendre, pour négocier, et pour construire ensemble un avenir commun", déclarait la présidence CCEE (Conseil des Conférences Episcopales d'Europe) dans un communiqué daté du 19 juillet.
Des prières vont en effet être nécessaires car derrière les conflits armés se trouvent des civils, des innocents, des martyrs… Comme à Damas, qui jusque là avait été épargnée par la violence.
Damas, l'innocente martyrisée...
"On vit une apocalypse à Damas et l’on espère de tout cœur que la Résurrection ne tarde pas" raconte Mgr Samir Nassar, archevêque Maronite de Damas, dans un message à l'Agence Fides. "Depuis mardi (17 juillet), les combats gagnent la capitale (Damas) utilisant les armes lourdes, chars et hélicoptères dans une ville surpeuplée. Les destructions sont énormes. Quel calvaire !", poursuit Mgr Nassar.
D'après l'AFP, les soldats syriens, appuyés par des chars et des hélicoptères, livraient bataille dimanche 22 juillet aux rebelles pour reprendre des quartiers de Damas et d'Alep. De son côté, l'ASL (Armée syrienne libre), principale force armée opposée au régime de Bachar el-Assad et à l’armée régulière, a appelé à la "libération" d'Alep et de Damas.
"Les affrontements se déroulent dans les rues et passent d'un quartier à l'autre. Impossible de dormir avec la peur et au son des bombes et des tirs de canons", décrit l'archevêque maronite de Damas. "Les températures d'été dépassant les 40° C et les coupures de courant sont assommantes. Les ravitaillements n'arrivent plus. Nous sommes à court de pain, de légumes, de vivres, de gaz domestique et de fuel pour les boulangeries. La population est terrorisée et ne sait où se réfugier. Les routes de Jordanie, d'Irak et du nord vers Homs-Alep sont fermées. L'exode vers le Liban, sous la forme d’une colonne interminable, se fait dans une panique générale. […]Le peu de fidèles qui ont osé venir chercher du courage à la Messe ont brûlé beaucoup de cierges devant la tombe des Bienheureux Martyrs de Damas. Ils ont échangé des adieux et des larmes avant de rentrer en courant chez eux au son des tirs et des explosions".
Face à une telle situation, les observateurs étrangers poussent à une paix à tout prix. Les pays de la Ligue arabe, par exemple, pressent le président Bachar al-Assad de renoncer rapidement au pouvoir pour s'offrir une sortie "sûre" du pays. Ils appellent également "l'opposition et l'ASL à former un gouvernement d'unité nationale". C'est ce qu'a annoncé le 22 juillet le Premier ministre du Qatar, cheikh Hamad Ben Jassam Al-Thani.
En attendant, les évacués afflux de tous les horizons
Sœur Yola, l’une des religieuses franciscaines du sanctuaire de Tabbaleh, dédié à la Conversion de Saint Paul, à Damas, aide chaque jour des familles de réfugiés : "Les gens pleurent et espèrent des jours meilleurs", raconte-t-elle à Fides. "Le coût de la vie est très élevé. On ne trouve plus de médicaments. L’impact de l’embargo que nous subissons se répercute entièrement sur la population civile et sur les plus pauvres. Nous ne faisons aucune confiance aux prétendus révolutionnaires. Quels sont les révolutionnaires qui font du mal au peuple ? Ils ont fait du mal à tous, chrétiens et musulmans. La religion n’a rien à voir avec ces actions armées et cette souffrance. Nous avons toujours vécu côte à côte avec les musulmans et nous continuerons à le faire".
A.L (avec Agence Fides et AFP)