Le message du président de Caritas Internationalis, le cardinal hondurien Maradiaga, est clair: il faut décourager l’émigration, qui « n’est pas une solution » pour les jeunes.
Répondant à l’interview de Marie-Pauline Meyer, en collaboration avec L’Aide à l’Eglise en détresse (AED), l’archevêque de Tegucigalpa insiste sur le fait qu’« il faudrait de nouvelles lois pour contrôler l’immigration et pour permettre aux gens de trouver du travail », car « les jeunes – 42 % de la population a moins de 15 ans – n’ont pas de possibilités de travail ici ». Le cardinal Maradiaga espère aussi beaucoup de la Nouvelle Evangélisation. Extraits choisis de l’entretien:
– Quelle réponse apporte l’Eglise catholique du Honduras ? Que pouvez-vous faire pour ces jeunes et pour leurs familles ?
-Nous essayons d’abord de décourager cette forme d’émigration parce que ce n’est pas une solution. L’Eglise catholique n’est pas une simple hiérarchie. Il faut que nous expliquions aux laïcs qu’il faut investir dans leur pays au lieu de placer leur argent aux Etats-Unis ou en Europe. Nous les encourageons à investir dans leur pays pour créer des emplois.
-Quels types d’investissement proposez-vous ?
-Avec à peine 300 dollars, vous pouvez aider une famille à lancer un petit commerce. Cela donne de l’espoir. Après les ouragans, les habitants ont perdu leurs terres parce que les inondations, en emportant la terre, n’ont laissé que du sable. Les gens ont fini par céder leur terre aux banques pour payer les emprunts qu’ils avaient faits. J’ai recueilli des dons et payé ces dettes. Cela a donné de l’espoir aux familles.
-Quel genre d’évangélisation avez-vous entrepris au Honduras ?
-Toutes les formes d’évangélisation, en particulier à travers tous les médias. Bien que nous soyons pauvres, nous avons une chaîne de télévision, nous avons lancé une université catholique, nous avons commencé à rénover nos paroisses et mis l’accent sur le développement d’un programme pastoral pour les jeunes.
-En voyez-vous les fruits ?
-Oui. Le Honduras était un des pays d’Amérique latine qui avait le moins de prêtres. En 1979, il n’y avait que 192 prêtres dans notre pays. Nous en avons maintenant plus de 400. Lorsque j’ai été nommé évêque auxiliaire en 1978, nous avions 13 séminaristes; maintenant, nous en avons presque 200. Nous voyons les fruits, mais nous ne pouvons pas nous endormir sur nos lauriers. Il est nécessaire de continuer pour faire progresser le Royaume de Dieu.
ZENIT/SB
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