Tibet : Nouvelle fermeture du territoire


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Tibet : Nouvelle fermeture du territoire
Par Angélique Tasiaux
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Pour la deuxième fois depuis le début de l'année, Pékin interdit l'entrée du territoire de la Région autonome du Tibet (TAR) pour une durée indéterminée. Cette fermeture intervient alors que les fêtes de Saga Dawa viennent de débuter. Ces festivités célèbrent la naissance, l'illumination et la mort du Bouddha dans le calendrier tibétain; elles drainent habituellement un flot de touristes dans la région, pendant un mois.
Ainsi la répression se poursuit-elle loin des médias et du regard de la communauté internationale.

Depuis mars 2011, et à un rythme qui s'est accéléré, plus de 38 Tibétains se sont immolés par le feu en public pour protester contre l’oppression chinoise et obtenir le retour du dalaï lama. Les victimes, souvent très jeunes, sont des moines en très grande majorité, mais aussi des nonnes et des laïcs, hommes et femmes. L'actuelle vague de suicides par le feu a débuté en 2009 avec la résistance des moines de Kirti, avant de se propager dans les provinces chinoises de peuplement tibétain. Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, plus d'une trentaine de ces immolations ont eu lieu dans les provinces extérieures à la TAR (Sichuan, Gansu and Qinghai).

Le 27 mai a eu lieu deux jeunes moines se sont immolés devant le temple du Jokhang, célèbre lieu de pèlerinage de Lhassa. Depuis ces événements, plus de 3.000 soldats, policiers et agents des forces spéciales ont été déployés à Lhassa et l'accès au territoire de la Région autonome du Tibet a été interdit aux touristes, étrangers à la province, journalistes et ONG. Les lignes téléphoniques, les portables, les réseaux Internet sont sous surveillance, tous les pèlerins et visiteurs venus pour le Saga Dawa ont été expulsés. Différentes ONG ainsi que des sources émanant de la communauté tibétaine en exil font mention d’au moins 600 personnes arrêtées dans la capitale tibétaine. La plupart seraient des moines, d’autres des pèlerins ou des habitants de Lhassa ayant été témoins des immolations.

Le 3 juin, le gouvernement tibétain en exil à Dharamsala, a fait part de la démission de ses envoyés spéciaux auprès des autorités de Pékin. "Etant donné l'aggravation de la situation au Tibet depuis 2008, qui a débouché sur une vague d'immolations de Tibétains, nous nous sentons obligés de démissionner", ont expliqué Lodi G. Gyari et Kelsang Gyaltsen, en fonction depuis 2002. Les deux représentants du dalaï lama ont également déploré le refus de dialogue de leurs homologues chinois, rapportant que l'un d'entre eux avait même préconisé l'abolition du statut des minorités inscrit dans la Constitution chinoise.

apic/at

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