Le Dimanche de l’Orthodoxie a été célébré ce dimanche à Bruxelles, en la cathédrale orthodoxe des Saints-Archanges, au cours d’une liturgie eucharistique présidée par le Métropolite Panteleimon de Belgique (Patriarcat Œcuménique), concélébrée par l’archevêque Simon, deux autres évêques, 17 prêtres et 6 diacres. La liturgie chantée en grec, slavon, serbe, roumain, bulgare, géorgien, français et néerlandais fut suivie par une assemblée nombreuse parmi laquelle on a pu reconnaître des ambassadeurs des pays orthodoxes, ainsi que des représentants militaires et des Archontes du Patriarcat Œcuménique.
Le Dimanche de l’Orthodoxie est le nom donné au premier dimanche de Carême chez les orthodoxes, il commémore le triomphe de l’orthodoxie et de sa victoire sur l’iconoclasme, par le rétablissement de la vénération des icônes au sein de l’Église, une fête instituée en 843. La vénération des icônes fut interdite en 730 par l’empereur Léon III qui ordonna, en outre, leur destruction. Des années plus tard, le culte des icônes fut rétabli par l’empereur Théophile à la suite d’une vision de la Mère de Dieu.
Pour l’Eglise orthodoxe, l’interdiction et le refus de vénérer les icônes du Christ, de la Vierge et des saints, constituent une hérésie: c’est l’iconoclasme. Refuser l’icône, c’est pour la théologie orthodoxe, refuser l’incarnation de Dieu fait homme.
L’homélie fut assurée par l’Evêque Athénagoras de Sinope qui a parlé de la « nécessité de vivre d’avantage l’Orthodoxie » en ces termes: « Le Dimanche de l’Orthodoxie, c’est le jour de la victoire et du triomphe de l’Eglise. C’est un jour de résurrection. La joie du relèvement s’exprime par les hymnes, par la concélébration festive de la Divine Liturgie, par la procession avec les icônes. Ce Jour de l’Orthodoxie revêt en outre un caractère mystique intense car c’est également un jour de réflexion et d’introspection, où nous nous interrogeons sur la manière dont nous faisons rayonner sa lumière dans le monde d’aujourd’hui. Notre sainte Église nous invite à devenir ses fidèles et véritables enfants, confiante qu’ainsi le Seigneur nous estimera dignes de devenir participant de Son Royaume éternel. Cette fête est également pour nous l’occasion de nous demander: qu’est-ce que l’Église orthodoxe; que signifie-t-elle dans notre vie? Il est difficile de dire ce qu’est réellement l’Orthodoxie, car l’Orthodoxie est plus une expérience qu’un raisonnement. Il est possible de décrire quelques caractéristiques de l’Orthodoxie, mais pas sa nature. (…) L’Orthodoxie est avant tout l’Eglise qui est appelée à jouer aujourd’hui son rôle dans un monde, hélas, de plus en plus déchristianisé. L’Orthodoxie est dynamique, et non statique ni formelle. Elle est vivante comme le Christ qui “est le même hier, aujourd’hui, et éternellement” (Heb. 13,8). (…) La fête de l’Orthodoxie nous rappelle à notre devoir de transmettre notre foi. (…) Comment cela se pourrait-il si nous ne prenons pas nous-mêmes la parole de Dieu personnellement au sérieux et ne la transmettons pas? »
L’Eglise orthodoxe en Belgique rassemble, autour de cinq évêques, une bonne cinquantaine de prêtres et quelques diacres et compte plus de 80.000 fidèles. Quarante-cinq paroisses (grecques, russes, ukrainiennes, serbes, roumaines, bulgares, géorgiennes, mais aussi francophones et néerlandophones) sont réparties à travers le pays. L’Eglise orthodoxe a été reconnue par l’Etat belge en 1985, au même titre que d’autres cultes officiels (catholique, protestant, anglican, israélite et musulman).
Orthodoxie/bl