L’école fondamentale Martin V compte 400 élèves âgés de 2,5 ans à 12 ans. Elle est située sur le site universitaire de Louvain-la-Neuve. Son environnement international explique la grande diversité d’origines des parents d’élèves et cette multiplicité est la grande richesse de l’école. Aussi, l’ouverture à l’inter-culturalité est un des moteurs de son projet pédagogique; c’est pourquoi depuis 5 ans, l’école organise une journée sans frontière. Cette année, elle aura lieu le 10 février.
Il ne s’agit pas ici de limites géographiques mais des frontières de nos représentations et de nos préjugés. Les maîtres-mots : s’ouvrir, rencontrer, semer un regard neuf, expérimenter par les cinq sens, accueillir la différence comme source de richesse, se connaître pour mieux vivre ensemble.
L’idée a germé quand les médias commençaient à parler de la Chine dans le cadre des Jeux Olympiques de Pékin. L’école a alors pensé présenter cet immense pays sous un angle nouveau pour éviter au maximum les stéréotypes en tous genres: l’angle du vécu, du partage et de la découverte. Des parents chinois et taïwanais, ainsi que des parents belges ayant vécu en Chine sont venus danser, chanter, cuisiner, conter. Ils ont également fait jouer leurs relations. La première Journée Sans Frontières était née.
D’autres journées internationales
Après un voyage en Chine en 2008, au Mali en 2009, dans les pays de la Cordillère des Andes en 2010, l’école a visité les pays d’Europe centrale et de l’Est en 2011.
A travers la Journée Sans Frontières, les différentes cultures présentes dans l’établissement sont mises à l’honneur au travers des enfants et des adultes qui s’y retrouvent. La Journée Sans Frontières (JSF) a pour but de faire découvrir les valeurs fondamentales, l’art et l’artisanat, les aspects du quotidien et la spiritualité de différents peuples du monde. Rencontrer simplement des hommes et des femmes pour qu’ils partagent un bout de leur vie sur un bout de la planète.
La clé de voûte, l’animation spirituelle
L’animatrice réunit, un an à l’avance, les parents du ou des pays mis à l’honneur, des parents belges connaissant très bien le pays, les enseignants et la direction. Il s’agit d’organiser dix-neuf ateliers. Toutes les vingt-cinq minutes, une vingtaine d’enfants découvrira un nouvel atelier. Sur une journée, un groupe aura ainsi vécu six activités adaptées à l’âge des enfants. L’apprentissage par l’expérience et par la sollicitation des 5 sens est privilégié.
Le choix et le contenu des ateliers sont déterminés par les familles du/des pays concerné(s). L’accent est mis sur l’aspect ludique, le partage du vécu personnel et la simplicité.
Très rapidement, chaque diaspora fait jouer ses relations. Ainsi, sans grandes difficultés, on rencontrera à l’école une grand-mère qui parlera des contes et légendes, une association d’étudiants qui apprendra quelques mots dans les différentes langues du pays, des parents pour cuisiner ou bricoler avec les enfants, un groupe folklorique qui apprendra quelques pas de danses, une ouverture sur leur spiritualité…
Les ambassades et consulats sont aussi mis à contribution pour des éléments de décoration et des fascicules qui pourront montrer la richesse géographique et historique des pays mis à l’honneur.
Rien que du positif
A la fin de la journée d’école, à l’heure de la sortie des classes, un grand rassemblement se fait dans la cour de l’école. Tous les parents de l’école sont conviés à une dernière animation. C’est souvent autour d’un grand feu que costumés, maquillés, coiffés, les enfants, parents et enseignants dansent sur les rythmes des musiques entendues tout au long de la journée. Et le lendemain, c’est avec fierté que les élèves qui ont animé un atelier avec leurs parents reparlent de leur pays auprès des autres enfants. Ils ont ainsi moins l’impression de vivre entre deux chaises culturelles. Les parents d’origines étrangères se sentent mieux dans « leur » école et les bonjours et les sourires s’échangent plus facilement. Quant à l’équipe éducative, elle a vécu un moment fort avec ses élèves. La journée est à peine terminée, que déjà des parents originaires d’un autre continent sollicitent l’école pour l’année suivante…
En octobre 2011, au Salon de l’Education de Namur, douze écoles de Bruxelles et de Wallonie ont reçu le Prix de l’Innovation Pédagogique. Décerné par l’ASBL Promopart et la CSC-Enseignement, ce prix a pour objectifs principaux de reconnaître et de valoriser le travail des enseignants. Il veut mettre à l’honneur des enseignant(e)s qui font preuve de créativité pour motiver leurs élèves. L’école Martin V a été primée pour sa Journée Sans Frontières 2011.
CP/SB