Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens : L’œcuménisme au quotidien


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Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens : L’œcuménisme au quotidien
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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Marie-Paule est catholique et paroissienne de Notre-Dame du Sacré-Cœur à Etterbeek, Samuel est protestant de l'Église évangélique de Bruxelles-Est. Ils sont tous deux professeurs de religion, mariés et parents de trois enfants. Pour eux, l'œcuménisme c'est du quotidien…

"Un couple mixte, ça coule de source", s'exclame Marie-Paule. "Un couple est toujours mixte, puisque chacun a une histoire différente. L'œcuménisme est quelque chose d'évident pour moi depuis longtemps." On le comprend dans le cas de Marie-Paule qui a vécu pendant deux années dans la Communauté de Taizé lorsqu'elle avait 18 ans.

Marie-Paule et Samuel sont pratiquants et engagés dans leur Église respective, mais de temps en temps, ils se rendent au culte de l'autre, où ils se sentent bien intégrés. Les deux confessions vécues par le couple, loin de les diviser, sont sources de richesse. Marie-Paule connaît bien la paroisse de Samuel pour s'y investir de temps à autre, non comme simple fidèle, mais par ce qu'elle y prêche! "Et oui, ajoute-t-elle avec une pointe de malice, "je fais là quelque chose que je ne peux pas faire dans ma communauté: Dieu a de l'humour! Il ouvre ainsi des pistes à l'œcuménisme, qui sont fermées ailleurs!"

Une autre différence saute aux yeux de Marie-Paule, c'est l'imprégnation hiérarchique au sein de l'institution Église. Très présente chez les catholiques, la hiérarchie n'existe pas chez les protestants. "Ce qui peut paraître une lourdeur aux yeux de certains est pour moi un facteur d'unité. Regardez la messe : on préside la messe de la même façon dans toutes les parties du monde."

Chez les protestants, l'esprit de famille est un peu différent. Liberté à la créativité au détriment de l'unité. Samuel aime cet esprit de démocratie qui règne dans son Église, où tout le monde peut s'exprimer, "la Bible, source de vie en est le garde-fou".

Ni l'un ni l'autre n'ont jamais songé à épouser la foi du conjoint. Ce qui n'exclut pas, confie Marie-Paule, que "dans les moments difficiles, je peux respirer chez les protestants." "Cela m'aide à rester fidèle à mon Église."

Les enfants grandissent harmonieusement dans les deux confessions. Depuis leur naissance, ils baignent dans la foi des parents. "Je ne suis pas sûr qu'ils perçoivent la différence", témoigne Samuel, pour qui leurs enfants synthétisent les deux religions de façon naturelle. "Ils choisiront plus tard ce qu'ils feront." En attendant, le dimanche, Damaris, Eliezer et Sephora assistent en toute liberté à la messe ou au culte. Ils n'ont pas été baptisés, mais présentés au temple protestant. Samuel étant plutôt favorable au baptême d'adulte, les enfants sont considérés comme en chemin vers le baptême. Damaris, l'aînée (10 ans aujourd'hui), a demandé le baptême lorsqu'elle avait 8 ans, afin de pouvoir communier.

La cérémonie s'est déroulée en deux temps et en deux lieux, afin que la fillette soit baptisée pleinement dans les deux Églises. Damaris a été accueillie par le curé catholique dans un temple protestant, où il a prêché. Une femme diacre protestante lui a ensuite donné le baptême par immersion en présence de toute la communauté catholique qui avait entretemps rejoint sa paroisse pour le geste baptismal. Les fons baptismaux ne pouvant convenir à l'immersion complète, la cuve baptismale a dû être empruntée à une paroisse orthodoxe. Une cérémonie peu courante qui a émerveillé trois communautés tant les catholiques que les protestants et les orthodoxes.

BL


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