Mgr Léonard et Bruno Colmant débattent au Belgian Finance Club


Partager
Mgr Léonard et Bruno Colmant débattent au Belgian Finance Club
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Débat atypique au Belgian Finance Club ce mercredi 25 janvier. L’économiste Bruno Colmant, ancien patron de NYSE Euronext Brussels et Mgr André-Joseph Léonard, Archevêque de Malines-Bruxelles, débattaient sur le thème « Agir en chrétien dans l’économie et la finance ».

Quelque 200 personnes ont suivi les échanges entre les deux orateurs. La base de la discussion partait d’un ouvrage écrit par Mgr Léonard, intitulé « Agir en chrétien dans sa vie et dans le monde », dans lequel il incite les laïcs engagés, porteurs des valeurs de l’Evangile, à s’engager dans tous les secteurs de la vie : politique, économie, etc. L’Archevêque a d’ailleurs tenu à réitérer ce message : « Il ne faut pas uniquement chercher l’idéal chrétien au sein d’un engagement laïc dans l’Eglise. Vatican II incite les laïcs à imprégner le monde des valeurs de l’Evangile ».

Des paroles fortes qui interpellent alors que depuis 2008, les crises financières et économiques se succèdent et que l’économie néolibérale est décriée pour son manque d’éthique. Mgr Léonard s’est dit peiné « de voir les petites gens payer la facture des dérapages que l’on a connus », à la suite de la crise des ‘subprimes’ qui a mis a mal le système bancaire international. « Benoît XVI lui-même a rappelé la déconnexion qui existe entre la finance et l’économie réelle », a indiqué le primat de Belgique, précisant que pour lui le néo-libéralisme est synonyme d’une idéologie qui exalte de manière excessive l’autonomie des marchés comme s’ils allaient s’autoréguler dans un objectif de bien commun. Il a également regretté que l’être humain, dans cette économie moderne, soit considéré comme une « marchandise », ce qui va à l’encontre du bien commun et de la dignité humaine.

De son côté, Bruno Colmant a rappelé que le marché est un monde dur et qu’il importe que l’Etat soit derrière pour veiller à assurer une redistribution équitable et correcte des profits. Lesquels profits sont nécessaires pour assurer le développement et le bien-être.
Plusieurs sujets ont aussi été abordés comme les bonus des dirigeants de sociétés, l’éthique en matière financière, la taxe Tobin qui vise à imposer les transactions boursières ou la régulation.

Si des nuances sont bien naturellement apparues entre les deux orateurs, sur le fond des choses, on a pu deviner une réelle convergence, notamment sur la redistribution des richesses et la nécessité de veiller à restreindre les inégalités. Un débat de qualité pour lequel tant Bruno Colmant que Mgr Léonard ont dit avoir apprécié les échanges d’idées.

JJD


Dans la même catégorie