Quand la Grèce crise…


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Quand la Grèce crise…
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

La crise grecque n'est pas qu'économique… Elle est également religieuse ! En Grèce, où l'austérité est de rigueur, critiques et accusations pleuvent sur l'Eglise orthodoxe. Les doléances ? Le train de vie et les privilèges du clergé… Face à cela, les popes rétorquent en faisant grand cas de l'aide sociale qu'ils assument, à la place des pouvoirs publics…

Un imbroglio que le quotidien catholique La croix, dans un article daté du 5 décembre, a tenté d'éclaircir. Il rapporte que le ministre grec de la justice aurait émis publiquement des réserves sur le statut de l’Église orthodoxe, jugeant que le clergé hellénique – richement doté, de l’avis général – devait assumer ses responsabilités face à la crise qui paralyse le pays. D'autres s'indignent de voir des prêtres payés par l'État, comme Stavros Zoumboulakis, rédacteur en chef de la revue intellectuelle Nea Hestia. "Dans certains villages, les prêtres, qui sont aussi instituteurs, ou agriculteurs, cumulent deux salaires, sans compter les rétributions qu’ils perçoivent pour les sacrements".

Des accusations lourdes, qui ébranlent l'image de l'Eglise de Grèce… Celle-ci, en riposte, a pris le parti de communiquer sur elle et sur son œuvre sociale. "La fortune que l’on nous prête est un mythe. À partir de l’indépendance, et jusque dans les années 1950, nous avons légué 96 % de nos propriétés à l’État", affirme Mgr Gabriel, secrétaire de l’archevêché d’Athènes. "Nos salaires restent les plus faibles de la fonction publique, et nous avons subi des coupes importantes, de l’ordre de 10 %". Pour le P. Charilaos Papageorgiou, très engagé dans la solidarité à Volos, cette affaire est symptomatique « des liens paradoxaux » entre l’État grec et l’Église orthodoxe, qui assume selon lui « une grande partie de l’aide sociale » à leur place. En effet, à Athènes par exemple, 10 000 repas sont distribués chaque jour par l’Église, pour un budget annuel de 5 millions d’euros. Et, dans tout le pays, 200 000 rations quotidiennes sont à dénombrer…

Bref, une situation classique en temps de crise. On se divise au lieu de s'unir.

Lacroix/A.L

 

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