Dans son traditionnel message de Noël, le patriarche latin de Jérusalem Fouad Twal prône, pour Israël et la Palestine, la solution de deux Etats « avec une sécurité et des frontières internationalement reconnues ». Si le chef de l’Eglise catholique romaine en Terre Sainte a salué le « printemps arabe », il a néanmoins exprimé ses inquiétudes pour le sort des minorités dans ces pays, qui sont partie intégrante des peuples arabes.
Déplorant les luttes qui se poursuivent et le bain de sang, notamment, en Syrie et en Egypte, le patriarche Fouad Twal rappelle avoir toujours défendu le changement pour plus de démocratie et de liberté, souhaitant « que les chrétiens ne s’excluent pas de ces mouvements ».
Plaidant pour une nouvelle société basée sur une citoyenneté égale pour tous, il a demandé, avec tous les patriarches catholiques d’Orient, de fixer une journée de prière pour la réconciliation et la paix au Moyen-Orient, rappelant que « la négociation est le meilleur moyen pour résoudre le conflit ».
Le patriarche latin a dit adhérer à la position prise par le Saint-Siège et a lancé un appel à l’Union européenne afin qu’elle joue un plus grand rôle dans les efforts de paix, regrettant au passage que ce processus reste « un monopole des Etats-Unis ». Mgr Twal attend des nombreuses rencontres (Vatican, Assise, Londres, Ammam) « une dissipation des préjugés et une estime réciproque pour apprendre à connaître nos valeurs communes et dresser des ponts de bon sens et de bonne entente, sans oublier l’importance du dialogue de la vie quotidienne dans nos écoles et nos différentes institutions ». Le patriarche Fouad Twal a encore souligné la présence notable des réfugiés qui immigrent en Israël (on compte 30.000 demandeurs d’asile) et la présence de 230.000 travailleurs étrangers, dont une grande majorité sont des chrétiens.
Le message de Noël du Conseil oecuménique des Eglises fait écho à cette volonté de paix : « Avec nos partenaires d’autres religions, nous avons reconnu que la paix est une valeur centrale dans toutes les religions, et que la promesse de la paix s’adresse à toutes les personnes de bonne volonté, quels que soient leurs traditions et leurs engagements. En intensifiant le dialogue interreligieux, nous voulons rechercher un terrain commun sur ces questions avec toutes les religions mondiales. » Et lance un appel aux chrétiens : « En tant qu’Églises, nous sommes en mesure d’enseigner la non-violence aux puissants, si seulement nous l’osons. Car nous sommes les disciples de celui qui est venu comme un petit enfant sans défense, qui est mort sur la croix, qui nous a dit d’abandonner nos épées, qui nous a enseigné d’aimer nos ennemis et qui est ressuscité des morts. »
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