Près de 2.000 personnes ont assisté ce 7 décembre aux funérailles de Mariette Beco. La voyante de Banneux repose désormais au cimetière du village, dans le caveau familial.
L’émotion qu’a suscitée l’annonce du décès de Mariette Beco a été très vive parmi les pèlerins de Banneux. De très nombreux témoignages de sympathie ont ainsi été reçus au Sanctuaire, au lendemain du 2 décembre, et beaucoup de personnes sont venues se recueillir dans la Chapelle de Marie-Médiatrice où le corps de la voyante reposait avant les funérailles.
Envisagées dans un premier temps à la chapelle du Message, ces dernières ont finalement eu lieu ce mercredi 7 décembre, dans l’église de la Vierge des Pauvres, seule capable d’accueillir les quelque 2.000 personnes qui s’étaient déplacées pour l’occasion. Ces funérailles étaient présidées par Mgr Aloys Jousten, à côté de qui une vingtaine de prêtres avaient pris place ainsi que Mgr Gapanga.
Pour son mot d’introduction, très simple, et après avoir transmis ses condoléances à la famille, l’évêque de Liège a adressé des remerciements à la voyante de Banneux qu’il avait rencontrée au début de son épiscopat. « Merci pour ce que vous nous avez confié en 1933. Merci pour le témoignage discret de votre confiance en la Vierge des Pauvres. Votre confiance nous aide à déposer notre propre pauvreté entre ses mains et à pousser les nôtres dans l’eau de la source. »
De son côté, l’abbé Léo Palm, recteur du sanctuaire, a retracé dans son homélie, l’histoire des huit apparitions de la Vierge à Banneux. En particulier celle où Marie dit à Mariette: « Je viens soulager la souffrance ». Pour l’abbé Palm, « Nous sommes ici au cœur du message de Banneux ». Et d’expliquer que cette phrase, au présent, « est la promesse d’une présence permanente pour tous ceux qui viennent à elle avec leurs souffrances, leur fardeau, leurs peines. »
Une souffrance partagée
Cette souffrance, que Marie a éprouvée avec la mort de son fils comme l’a également rappelé le recteur du sanctuaire, Mariette Beco l’aura connue à son tour, en perdant ses deux filles (dont une très jeune). Malgré cela, elle fit toujours preuve d’une grande bonté, en aidant de nombreuses personnes et en intercédant auprès de la Vierge des Pauvres en faveur de nombreux malades. Et ce, toujours dans la discrétion.
Jusqu’au début des années 2000, elle se rendait encore au sanctuaire. « Elle venait seule, incognito. Elle se mettait parfois à l’abri derrière les arbres derrière la source pour observer les pèlerins et prier en même temps qu’eux », rapporte une de ses proches amies, Nicole Ingenbleek. Cette laïque consacrée, qui appartient aux Travailleuses missionnaires de l’Immaculée, témoigne aussi du caractère de Mariette Beco: « Elle avait un tempérament fort, était d’une grande franchise mais avait surtout un grand cœur. Jusqu’au dernier instant, elle a gardé son regard lumineux. »
A l’issue d’une cérémonie baignée de sérénité, et d’un ultime Salve Regina, le cortège a rejoint le cimetière de Banneux où la voyante repose désormais, près des siens.
Si Mariette Beco a sans doute emporté avec elle le secret que lui a confié la Vierge Marie lors de sa 6e apparition (le 15 février 1933), l’histoire de Banneux se poursuit. Des cas inexpliqués de guérisons s’y produisent toujours depuis les Apparitions. Le dernier est d’ailleurs survenu en janvier 2011. Cependant, il n’existe pas au sanctuaire de bureau médical. En effet, la révélation des faits de guérison appartient à celles et ceux qui sont guéris. Ainsi l’avait décidé Mgr Kerkhofs, lorsqu’il avait reconnu officiellement pour l’Eglise, en 1949, le caractère authentique des apparitions et du message de Banneux.
Pierre GRANIER