Paroles de femme et de prêtre…


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Paroles de femme et de prêtre…
P. Charles Delhez
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

P. Charles Delhez

Editorial du P. Charles Delhez, paru dans "Dimanche Express" n°35 du 9 octobre 2011 :

Un livre de Gabriel Ringlet est toujours un événement, dans le monde catholique et bien plus largement. Quand on fut professeur en communication, ce n’est que normal, dira-t-on! Sans doute, mais surtout parce que l’ancien vice-recteur travaille toujours aux frontières, ne cherchant pas le consensus mou.

“Entre toutes les femmes”, qui vient de paraître chez DDB, est un échange à propos de la femme avec l’une d’entre elles, Mannick. Cette voix qui vous prend aux entrailles a enchanté – littéralement – bien des liturgies. Son “Je connais des bateaux” est le chant-culte de tant de mariages. Mais Marie-Annick Rétif, de son nom complet, est d’abord une rebelle. Féministe depuis toujours, elle a traduit sa “chance d’être femme” dans des chansons engagées. Avec l’écrivain belge, qui évoque la chance d’être prêtre – conscient de devoir résister à la tentation du cléricalisme –, la chanteuse française célèbre celle d’être femme. Dans ces pages, la “parole féminine” et la “parole sacerdotale” se rapprochent souvent de manière étonnante, toutes deux blessées par un enfantement difficile et traversées par une saine “inquiétude”.

La femme, “avenir de l’homme”, est à une place charnière de l’avenir de notre société et de l’Église. Il n’y a pas une revanche à prendre, mais un équilibre à trouver, dont on est encore loin parfois. Celui que la nature a doté de force physique doit pouvoir trouver en la femme non pas un heureux complément à sa solde, mais une partenaire avec qui dessiner, sur pied d’égalité et en vraie complémentarité, l’humanité de demain. Le féminisme, malgré ses excès facilement caricaturables, est la grande conquête de notre époque

Côté religion, la question de la femme divise les différentes Églises chrétiennes et l’Église catholique elle-même. L’ordination des femmes est en effet une question qui reste ouverte dans la tête de beaucoup de croyants et qui est investie de bien des espoirs. Certes, on peut comprendre que la personne qui, au nom du Christ, préside l’assemblée eucharistique soit, comme lui, masculine, épousant ainsi mieux toute la symbolique biblique. Mais ne peut-on aussi comprendre que des pas en avant devraient être dès aujourd’hui possibles dans le sens d’une place plus “officielle” dans les communautés ou à propos du sacrement des malades. La femme est autant à l’image de Dieu que l’homme!

Catégorie : L'actu

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