Réagissant immédiatement après l'annonce de la fermeture de la phase à chaud par Arcelor Mittal, Mgr Jousten, évêque de Liège a publié un communiqué dans lequel il exprime toute sa solidarité avec le peuple du Bassin sidérurgique. Réaction également de l'abbé Michel Wilderjaens, curé de Seraing.
"Quelle terrible nouvelle pour des centaines de familles de la région liégeoise : fermeture de la phase à chaud et des hauts fourneaux d’Arcelor Mittal !" et Mgr Aloys Jousten, de poursuivre: "Une catastrophe de plus en ces temps de crise économique et financière ! Les travailleurs sont-ils des pions sur l’échiquier d’un patron qui a le droit et le pouvoir de laisser tomber ?
On décide de maintenir, on décide d’arrêter, on décide de rallumer, on décide de fermer. Qui ne devient pas un indigné devant ce qui apparaît être du pur arbitraire ?
La récente fermeture en Lorraine et celle de Liège semblent confirmer que, tôt ou tard, l’aciérie ne sera plus le fleuron glorieux de l’Europe industrialisée.
Pensant en particulier à la jeune génération, j’encourage tous les partenaires, - organisations syndicales, investisseurs potentiels, pouvoirs publics,- à chercher solidairement des voies d’avenir pour notre région.
J’exprime ma solidarité avec les travailleurs et leurs familles, avec toutes les victimes de cette fermeture des hauts fourneaux", conclut l'évêque de Liège.
Contacté par nos soins, le curé de Seraing, l'abbé Michel Wilderjaens réagit avec tristesse : "Hier soir dans les chaumières et les rues de Seraing, on parlait beaucoup de la fermeture du chaud. Les gens sont inquiets quant à leur avenir. A court terme, ils se demandent comment ils vont s'en sortir pour payer leurs traites, assumer une baisse de revenus. " Mais le bassin sidérurgique a d'autres ressources que son activité économique en perte de vitesse. Seraing peut compter sur un tissu social bien développé, qui peut apporter une réponse -même partielle et temporaire- au drame social qui touche des centaines de familles. "Il faut faire confiance dans cette richesse sociale", appelle le curé qui évoque les comités de quartier, les écoles de devoirs, les associations de type social. "A Seraing, l'Eglise a pignon sur rue, nous essayons d'apporter des réponses par des initiatives locales ". Par ailleurs, le curé souligne le rôle important joué par les syndicats dans cette région.
Face à un avenir qui paraît bien sombre, le curé ne baisse pas les bras "Seraing va devenir plus pauvre, mais on n'a pas d'autre solution que de garder espoir et confiance dans ce riche tissu socio culturel, qui peut aider à rechercher de nouvelles perspectives, et peut-être, de nouveaux débouchés, pour qu'un avenir se construise ! Confiance et espoir pour assumer les conséquences d'une décision qui ne vient pas de nous."
Ctb/Diocèse de Liège/bl