La Cour suprême iranienne, qui a cassé en juillet une condamnation à mort pour apostasie du pasteur Youssef Nadarkhani, a annoncé mardi 11 octobre dans un communiqué qu’elle réexaminera si nécessaire toute nouvelle condamnation par le tribunal qui a rejugé le religieux fin septembre.
« Le dossier de Youssef Nadarkhani accusé d’apostasie a été examiné par la Cour suprême et a été annulé pour vice de forme » en juillet, a rappelé la Cour, alors que des informations sur la condamnation à mort du pasteur continuent à circuler sur Internet. Youssef Nadarkhani « a été renvoyé devant le tribunal qui avait jugé l’affaire pour un complément d’enquête et réparation du vice de forme. Il va de soi qu’après un nouveau verdict, s’il y a appel et envoi du dossier à la Cour suprême, celle-ci donnera son avis sur le dossier« .
Accusé de « délits sécuritaires »
Youssef Nadarkhani, 32 ans, musulman converti au christianisme à 19 ans et devenu pasteur d’une petite communauté évangélique baptisée Église d’Iran, a été arrêté en octobre 2009 et condamné à mort en septembre 2010 pour apostasie en vertu de la charia (loi islamique) en vigueur en Iran. La Cour suprême avait annulé ce verdict début juillet, et renvoyé l’affaire devant le tribunal de Rasht, capitale provinciale du Ghilan d’où le pasteur est originaire, en demandant à l’accusé de se « repentir« .
Celui-ci a comparu fin septembre devant ce tribunal, qui aurait dû rendre un verdict cette semaine mais a décidé de soumettre l’affaire au Guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. Cette démarche inhabituelle pourrait entraîner un retard dans le verdict de ce procès, alors que les principales capitales occidentales et l’Union européenne se sont mobilisées pour condamner la sentence de mort pesant sur le pasteur et réclamer sa libération. (CtB/LaCroix/PA)