Du 22 au 25 septembre prochain, Benoît XVI sera en visite officielle dans son pays natal. Quinze jours avant son départ, les évêques allemands ont tenu à couper court aux critiques suscitées par ce déplacement.
Comme ce fut le cas lors de la visite du pape à Madrid en août dernier, des voix s'élèvent depuis plusieurs semaines en Allemagne pour dénoncer le coût de celle qu'il effectuera, du 22 au 25 septembre, dans son pays natal. Coût estimé à près de 30 millions d'euros. Ainsi, le 7 septembre dernier, à Berlin, les évêques allemands ont tenu à apaiser les esprits, rappelant que le voyage serait à la charge de l'Église catholique. Les dépenses revenant à l'État ne concerneront que les mesures de sécurité, comme c'est le cas pour tout autre événement de ce genre ou manifestation publique, a insisté Mgr Zollitsch, archevêque de Fribourg et président de la Conférence épiscopale allemande. Celui-ci a par ailleurs annoncé qu'un "Fonds Benoît XVI pour l'Afrique de l'Est" serait créé à l'occasion de cette visite en faveur des victimes de la sécheresse dans la Corne de l'Afrique.
Écouter avant de critiquer
Concernant les protestations annoncées durant le discours que le pape doit prononcer au Parlement fédéral le 22 septembre – certains députés ont annoncé qu'ils quitteraient la salle à cette occasion –, l'archevêque de Berlin, Mgr Rainer Maria Woelki, a estimé que l'Église n'était pas préoccupée par cette initiative, étant donné que l'Allemagne est un pays démocratique où l'on respecte la liberté d'opinion. Il estime toutefois qu'avant de critiquer le pape, il serait peut-être mieux de l'écouter. Dans le même ordre d'idée, le nonce apostolique à Berlin, Mgr Jean-Claude Périsset, a tenu à préciser que le pape n'était pas là pour "imposer les valeurs chrétiennes, mais les proposer". "Libre à chacun de les accepter ou non."
Il est de même peu probable que durant son voyage, le pape aborde des questions controversées à l'intérieur de l'Église, estime le prélat, faisant référence aux 143 théologiens allemands demandant des réformes profondes sur le recrutement des prêtres, mais aussi sans doute à la récente intervention de Mgr Zollitsch en faveur des divorcés remariés. "C'est une question de miséricorde, et nous allons prochainement en parler intensivement", a déclaré ce dernier dans une interview diffusée dans le journal "Zeit", ce qui n'a pas manqué de susciter de nombreuses réactions au sein de la Conférence épiscopale. (CtB/Zenit/Apic/LcX/PA)