Ce 11 septembre, Grande Procession de Tournai


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Ce 11 septembre, Grande Procession de Tournai
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
4 min

Depuis plus de neuf siècles, une fois par an, le deuxième week-end de septembre, la Grande Procession parcourt les rues de la cité des Cinq Clochers, témoignage de la fidélité des Tournaisiens à la manifestation religieuse sans doute la plus ancienne de Belgique. Cette année, elle aura lieu le dimanche 11 septembre.

La Grande procession de Tournai est une manifestation religieuse en l'honneur de Notre-Dame dont l'origine remonte au XIe siècle. Elle constitue un événement majeur de la vie des Tournaisiens, et cela pour plusieurs raisons. Tout d'abord, parce qu’elle plonge ses racines dans un chant de grâce adressé à la Vierge Marie qui a délivré la ville de la peste. Ensuite, parce que cette tradition vit depuis 1092, ce qui en fait probablement la plus ancienne manifestation de Belgique. Enfin, parce qu'elle permet de sortir les trésors exceptionnels de la Cathédrale Notre-Dame de Tournai, comme la châsse de Notre-Dame (œuvre de Nicolas de Verdun, 1205), la châsse des Damoiseaux, la châsse de saint Éleuthère et d’autres pièces d’orfèvrerie d’une très grande beauté.

Une fête de la réconciliation

Par ses musiques, par la richesse des décorations florales, par ses rues pavoisées et ses costumes colorés, la Grande Procession est aussi "une fête de l’harmonie et de la grâce", expliquent les organisateurs. "Une fête de la Réconciliation, où il est permis à tous, de quelque manière qu’on l’appréhende, d’y trouver prétexte et motif de communion." On peut même lui trouver une signification politique, puisqu'au-delà des frontières linguistiques, la Procession rappelle les liens étroits de Tournai avec la Flandre et la France. En effet, la ville fut en son temps, la métropole religieuse du Comté de Flandre, ainsi que le berceau des Rois Francs.

Mais que se passe-t-il concrètement ce jour-là? En fait, depuis que l'évêque de Noyon et de Tournai Radbod invita les chrétiens, en 1090, à une procession de supplication autour de la ville qui était menacée par la peste, le cérémonial n'a guère changé: les habitants de la ville entourent les statues et reliquaires, richement fleuris, des saints et de la Vierge vénérés dans les différentes églises de Tournai, et parcourent les rues de la cité afin de remercier la Vierge de les avoir délivrés de ce terrible fléau. On y voit des châsses et des statues, véritables trésors d’art religieux, portées par de nombreux fidèles, qui se pressent comme jadis à l’ombre de la cathédrale. La procession rassemble ainsi, autour du clergé, toutes les catégories sociales et tous les métiers. Un événement qui contribue, chaque année, à renforcer le sentiment d'appartenance des Tournaisiens.

Au programme

• Vendredi 9 septembre

À 19h, à l’église Saint-Piat, veillée de prière.

• Dimanche 11 septembre

À 10h, dans la Cathédrale, office pontifical présidé par Mgr Harpigny.

Vers 11h15, à l’issue de la célébration, M. Christian Massy, bourgmestre de Tournai, remettra les clés de la Ville à Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai. Cette cérémonie renoue avec la tradition selon laquelle durant tout le Moyen Âge, la veille de la procession, le Magistrat communal, accompagné des doyens et sous-doyens des métiers, venaient déposer leur offrande à la cathédrale.

À 15h, sortie de la Grande Procession. Rentrée à la Cathédrale vers 17h et bénédiction du Saint Sacrement. En cas de pluie, les Vêpres seront chantées dans la cathédrale à 15h30.

Chaque année, une statue est mise à l’honneur. Il s’agira cette fois de la statue de Notre-Dame de Grâce, conservée à la chapelle du même nom, située chaussée d’Antoing à Tournai. Cette chapelle a été érigée en 1653 par les chanoines de l’abbaye de Saint-Nicolas-des-Prés, hors de l’enceinte urbaine, dans la partie de la paroisse Sainte-Catherine. Dès 1666, une chapelle en pierre, celle que l’on connaît encore aujourd’hui, remplace le premier édifice. Au début du XIXe siècle, un chœur, une sacristie et un nouveau clocheton sont ajoutés à l’édifice. La statue a été réalisée à la même époque que la construction de la chapelle, vers 1666. Elle est taillée dans du bois de chêne doré et polychromé. Marie figure ici en reine des cieux. (CtB/PA)

 

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