Devant des responsables juifs le pape a ainsi souhaité évoquer « avec grande appréciation (…) le dialogue de l’Eglise catholique avec le judaïsme, un dialogue qui s’approfondit ». Et Benoît XVI d’assurer aussitôt que l’Eglise ressent une grande proximité avec le peuple juif. « Avec la déclaration Nostra aetate du Concile Vatican II, on a commencé à parcourir un chemin irrévocable de dialogue, de fraternité et d’amitié », a alors rappelé le pape, reprenant une expression du discours qu’il avait prononcé à la synagogue de Rome (Italie) le 17 janvier 2010. « Ceci vaut pour l’Eglise catholique tout entière, dans laquelle le bienheureux Jean Paul II s’est engagé de façon particulièrement vigoureuse en faveur de ce nouveau chemin », a aussitôt précisé le pape.
Réserve des juifs allemands à l’égard des lefebvristes
Quelques minutes auparavant, devant le pape, le président du Conseil central des juifs d’Allemagne avait fait part de son opposition à la béatification de Pie XII (1939-1958). Dieter Graumann avait aussi mis en garde l’Eglise catholique face à un éventuel retour dans la pleine communion avec Rome des fidèles lefebvristes, évoquant leur fondamentalisme et leur antisémitisme.
La déclaration conciliaire Nostra aetate d’octobre 1965, sur les relations avec le judaïsme et les religions non-chrétiennes, constitue l’une des principales pommes de discorde entre Rome et la Fraternité Saint-Pie X. Rome vient de demander à la fraternité séparée depuis 1988 d’accepter certains principes doctrinaux s’il elle souhaite retourner au sein de l’Eglise.
Les héritiers de Mgr Marcel Lefebvre rejettent tout dialogue avec les autres religions monothéistes. Récemment encore, le responsable français de l’institution avait évoqué le « sandale » que représente à ses yeux la prochaine rencontre interreligieuse d’Assise (Italie), programmée le 27 octobre, voyant dans cette réunion une « foire des religions » et un « effroyable blasphème envers Dieu ».
Hitler était « une idole païenne »
Aux représentants de la communauté juive Benoît XVI a comparé Adolf Hitler (1889-1945) à « une idole païenne qui voulait se mettre à la place du Dieu biblique », à la tête d’un régime de terreur qui « se fondait sur un mythe raciste » a ainsi rappelé celui qui fut enrôlé contre son gré dans les Jeunesse hitlériennes. « Le refus du respect pour ce Dieu unique », a alors prévenu le pape, entraîne toujours la perte du « respect pour la dignité de l’homme ». « Les horribles images provenant des camps de concentration à la fin de la guerre, a renchéri Benoît XVI, ont révélé ce dont est capable l’homme qui refuse Dieu et quel visage peut prendre un peuple dans le ‘non’ à ce Dieu ».
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