Alors que le coup d’envoi des JMJ 2011 vient juste de retentir Plaza Cibeles, Madrid s’apprête à accueillir en grande pompe depuis le 16 août et jusqu’au 21, près d’1 million de pèlerins venus du monde entier pour les 26e Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Selon un reportage du quotidien catholique français « La Croix », outre une polémique sur le coût de l’événement, l’organisation espagnole est confrontée à de nombreux problèmes logistiques.
Il y a encore six jours, 14 000 des 50 000 pèlerins français attendus à Madrid ne savaient pas où ils seraient hébergés, révèle « La Croix ». Un groupe a été logé à 70 km du centre de la capitale, un lieu desservi par un seul bus. « A ces problèmes d’acheminement et de logement, s’ajoute celui de la nourriture. Un système de tickets prévoit que les jeunes pèlerins pourront se restaurer dans 1 600 établissements de la ville, mais il est à craindre que tous ne participent pas à l’opération », peut-on lire dans le quotidien catholique.
Les « indignés » montent au créneau
Si l’on en croit les panneaux et spots publicitaires disséminés dans la capitale espagnole, l’événement profitera à tous, et en premier lieu aux commerçants, qui ne sont pas tous convaincus de faire leur beurre. A cela s’ajoute, depuis quelques semaines, une polémique autour du coût de la manifestation, dans une Espagne durement frappée par la crise, avec un taux de chômage de 21 %. Le coût des JMJ, estimé à 50,5 millions d’euros, fait grincer des dents, dont celle du mouvement des « indignés ».
Le mouvement contestataire, né sur les réseaux sociaux puis porté dans la rue à la mi-mai suite au ras-le-bol de la crise, pointe du doigt les sommes dépensées par les autorités pour financer la visite du pape, digne d’un chef d’Etat. De son côté, l’opposition municipale de gauche a critiqué les réductions accordées aux pèlerins par les transports publics. Le 17 août, une « marche laïque » de protestation sera organisée dans le centre de Madrid.
« Les JMJ ne coûteront pas un centime d’euro au contribuable et injecteront 100 millions d’euros dans l’économie espagnole », a déclaré Fernando Giménez Barriocanal, dans les colonnes de « La Croix ». Le directeur financier des JMJ insiste sur le fait que le coût de l’édition 2011 serait inférieur à 20% à celui des JMJ de Sydney.
« Les JMJ sont devenues politiques, alors que cela ne devrait pas être le cas. Elles opposent les conservateurs et les gens plus à gauche », déplore un tenancier de kiosque madrilène. Un clivage qui n’épargne pas l’Eglise espagnole, qui oscille entre une aile conservatrice et une autre plus modérée. Toujours selon « La Croix », « il serait ainsi facile d’opposer les diocèses de Madrid, de Getafe et de Alcala de Henares (autour de la capitale) à ceux de Catalogne: les premiers faisant figure de forteresses assiégées, critiques à l’égard de la modernité et de la société, les autres affichant un visage plus ouvert. »
Le défi du logement
« Nous nous préparons à accueillir plus d’un million de personnes. Pour l’heure, on compte 415 000 inscrits et entre 28 000 et 29 000 volontaires », a indiqué à l’AFP Yago de la Cierva, directeur exécutif des JMJ 2011. « Loger tout le monde est un véritable défi », fait remarquer Luis Lavilla, responsable de ce dicastère. Selon AFP, les 300 000 places disponibles étaient quasiment toutes prises à quinze jours du début de l’événement.
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