Quid de l’aide alimentaire pour demain?


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Quid de l’aide alimentaire pour demain?
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
3 min

De nombreux acteurs de terrain de l’action sociale ont appris ce mardi 21 juin que la Commission européenne prévoyait une sévère réduction, en 2012, de l’allocation au programme d’aide alimentaire destiné aux Européens les plus démunis. Indignation et appel pressant!

L'enveloppe européenne destinée à l'aide aux plus démunis est d’environ 500 millions d’euros par an; elle subvient à l'aide de 43 millions de personnes dans l’Union qui sont concernées par la pauvreté alimentaire. La distribution gratuite de nourriture en Europe a été lancée pour la première fois, dans l’urgence, lors du rigoureux hiver de 1986. A cette époque, l’Europe disposait de stocks excédentaires de produits agricoles qui furent donnés à des associations caritatives se chargeant de leur distribution aux plus démunis. Mais lors de la réforme de la Politique agricole commune, en 1990, ces stocks européens furent supprimés. L’Europe avait alors donné le change par une enveloppe financière représentant 1 % du budget de la politique agricole de l’Union Européenne, soit 500 millions d’euros attribués aux Etats de l’Union européenne, qui les répartissent entre les associations distributrices. Cet apport financier européen représente pour certaines de ces associations jusqu’à 50 % de leurs ressources, voire 90 % en Pologne.

Rebondissement avec le désaccord de l'Allemagne qui ne souhaite pas que le budget de l'agriculture contribue à l'aide sociale. Devant les tribunaux, la Cour donne raison à Berlin. "La juridiction européenne établit que la réglementation actuelle impose que les denrées couvertes par ce régime proviennent des stocks publics de l’Union européenne" et non de fonds issus du budget de la Politique agricole commune, a expliqué la Commission dans un communiqué. Donc, les années où l’Union européenne ne dégage pas de stocks, le Programme européen d’aide aux plus démunis voit ainsi ses moyens drastiquement réduits.

En 2012, l’enveloppe devrait être ramenée à 113 millions d’euros, soit 400 millions de moins qu’en 2011. Selon plusieurs associations caritatives, cette baisse drastique de l’aide aux plus démunis pourrait priver au moins 2 millions de personnes de l’assistance dont elles ont besoin.

Sur le terrain

Quels qu’en soient les motifs, les interlocuteurs politiques belges doivent mesurer combien ce type d’aide est actif aujourd’hui en Belgique. Bien loin de l’aide caritative du 19ème siècle, les colis alimentaires répondent à des besoins élémentaires tantôt dans l’urgence pour certains, tantôt dans la récurrence pour d’autres. A tout moment, un accompagnement social est joint aux réponses matérielles pour assurer aux personnes l’accès aux potentiels des droits sociaux toujours vivement défendus en Belgique.

L’aide alimentaire est un des outils du travail social d’aujourd’hui. Il est peu reconnu, peu subventionné et les associations se battent pour trouver des moyens financiers indispensables à son offre aux milliers de personnes qui en bénéficient.

De plus, le coût du panier des ménagères est en augmentation constante. Les difficultés financières, de droit de séjour, de vie quotidienne, de logement, et de santé sont des freins majeurs au bien-être de vie de milliers d’individus, de familles.

La Coordination Diocésaine des Actions Sociales lance aujourd'hui un appel aux responsables de CPAS, mandataires politiques belges à l’Europe, afin que la lutte contre la pauvreté passe aussi par l'aide alimentaire.

CP/SB


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