Après un premier document publié en début d’année sur la chasteté, les évêques catholiques du Canada se penchent sur la question de l’homosexualité. Le texte de huit pages publié le 27 juin et intitulé "Le ministère pastoral auprès des jeunes ayant une attirance pour les personnes du même sexe" entend offrir des principes généraux et des balises pastorales à tous les catholiques confrontés à cette question.
Tout en restant fermes sur leur opposition à l’homosexualité et en rejetant la culture gay, les évêques canadiens insistent sur le respect des personnes. Ils refusent notamment d’utiliser les termes courants de gay ou lesbienne, précisément parce qu’en réduisant la personne à son orientation sexuelle, ils n’évoquent pas sa plénitude. Prudemment, ils n’entrent pas sur les origines ou causes de l’homosexualité et reconnaissent selon les termes du catéchisme de l’Eglise catholique que "sa genèse psychique reste largement inexpliquée".
Différenciation et complémentarité des sexes
Au chapitre des principes généraux, le document épiscopal rappelle la différenciation des sexes et la complémentarité voulue entre eux dans le plan de Dieu. "Les relations sexuelles entre personnes de même sexe ne correspondent pas à l’intention originelle de Dieu", insistent-ils. "C’est pourquoi l’Église a toujours enseigné qu’on ne peut en aucun cas approuver les actes homosexuels."
Cela dit les évêques insistent immédiatement sur la distinction entre une inclination et les actes. "Dans la mesure où l’attirance homosexuelle n’est pas librement choisie, elle n’entraîne aucune culpabilité personnelle. Toutefois, dans la mesure où elle incline à une activité génitale, elle est 'objectivement désordonnée'. Ceci ne signifie pas que la personne dans son entièreté soit déficiente ou 'contrefaite', ni qu’elle ait été de quelque façon rejetée par Dieu. L’inclination à poser des gestes homosexuels ne diminue en rien la pleine dignité humaine et la valeur intrinsèque de la personne. Pour bien des gens, l’attirance homosexuelle est une épreuve. Les pasteurs se doivent donc de les approcher avec beaucoup de prudence et de charité", notent les évêques.
La chasteté comme réponse
La promotion de la chasteté est la réponse proposée par les évêques. "Pour les jeunes qui vivent une attirance homosexuelle et pour qui le mariage n’est pas une option, choisir la chasteté comme valeur positive constitue un défi d’autant plus grand qu’il est constant. Il faut les encourager à vivre leur célibat chastement, […] même si répondre généreusement à cet appel à la chasteté ne va pas sans souffrances et sans difficultés."
Balises pastorales
Sur le plan pastoral, le document épiscopal exhorte toutes les personnes actives dans la pastorale à "veiller tout particulièrement à ne pas perpétuer en paroles ou en actions l’injustice, la haine ou la violence à l’encontre des personnes ayant des tendances homosexuelles – ce qui se produit malheureusement encore trop souvent parmi nous". Les évêques estiment également "nécessaire de comprendre les énormes pressions auxquelles ils sont souvent soumis : discrimination injuste, impression d’être invisibles et isolés, ignorance de la situation qui est la leur. Nous déplorons ces attitudes et ces façons d’agir". Les parents et les familles sont eux aussi invités fermement à éviter tout réflexe de rejet et de mise à l’écart. Aux éducateurs, les évêques recommandent d’aider les jeunes à "éviter de s’engager dans une 'culture gay' contraire à l’enseignement de l’Église, avec son style de vie souvent agressif et immoral." (CtB/Apic/PA)