La prochaine conférence organisée par le Service protestant d’éducation permanente (SPEP) sur le temps de midi aura lieu le 18 mai prochain. Son thème: « La question du désarmement nucléaire vue par la Conférence des églises européennes », avec Elina Eloranta, de la Commission Eglise et Société de la Conférence des Eglises Européennes (CEC).
Les questions de désarmement nucléaire ont suscité le débat aussi au sein des églises. Que des chrétiens s’opposent farouchement à l’utilisation de tels armements au nom de leur foi et le proclament n’étonnera normalement personne. Mais la voix des chrétiens peut-elle être systématiquement entendue ? Car il arrive souvent que le débat demeure dans l’enceinte d’une communauté locale, et même s’il est ensuite porté par une église nationale, cela suffit-il toujours pour obtenir un résultat, surtout si cette église est minoritaire dans un pays?
La Conférence des Eglises Européennes (CEC) est une communauté œcuménique d’églises d’Europe, protestantes, orthodoxes, anglicanes et vieille-catholiques; elle est établie à Genève, Strasbourg et Bruxelles. Au travers de sa Commission Eglise et Société sont analysées les questions d’ordre social, économique, éthique et environnemental qui, dans un contexte européen, sont considérées comme préoccupantes au regard de ce que postulent les Ecritures judéo-chrétiennes. Agissant comme une fédération d’églises nationales, elle peut donc mieux faire entendre une ou plusieurs voix chrétiennes dans le concert international.
L’ambiguïté de l’OTAN
C’est en suite du sommet de l’OTAN de novembre 2010, portant sur l’adoption d’un nouveau concept stratégique en matière d’armement nucléaire que non seulement la CEC mais aussi, notamment, le Conseil Œcuménique des Eglises se sont adressés au Secrétaire général de l’OTAN ainsi qu’au Président des Etats Unis et au Président de la Fédération de Russie.
Les Eglises ont noté une position ambiguë dans le chef de l’OTAN, qui d’une part s’engagerait à créer les conditions pour un monde sans armes nucléaires mais d’autre part déclarerait que l’Organisation demeurera une alliance nucléaire aussi longtemps que ces armes existeront. Egalement une absence d’indications quant à une réforme éventuelle de sa politique en matière nucléaire.
Dénonçant également la politique de « partage nucléaire » qui consiste pour des pays européens non dotés de l’arme nucléaire, d’accueillir sur leur territoire des armes nucléaires (en l’occurrence des Etats-Unis), et qui serait contraire aux dispositions du Traité de non-prolifération, les organisations œcuméniques réclament un retrait des armes nucléaires tactiques du sol européen.
Elina Eloranta est Secrétaire Exécutive au sein de la Commission Eglise et Société de la CEC. Spécialiste de ces questions, elle nous entretiendra aussi sur les enjeux que rencontrent les églises dans leurs échanges avec la société et les autorités.
Spep/P.G.
Mercredi 18 mai, à 12 h 15 – Salle Wesley (5 Rue du Champ de Mars à Bruxelles)
Café, thé et sandwichs seront partagés pendant la pause – PAF libre – Infos: 02/510 61 63 – www.spep.be