Mgr Jean-Pierre Kutwa
"La tension est très forte. La population est barricadée dans les maisons. Dans certains quartiers, l'eau et l'électricité font défaut et on ne trouve plus de vivres. Nous sommes dans l'attente de la bataille finale. C'est une tragédie indescriptible", déclarait le 4 avril Mgr Jean-Pierre Kutwa, archevêque d'Abidjan.
La capitale économique de la Côte-d’Ivoire est bouleversée par l'assaut des Forces Républicaines, proches du président élu Alassane Ouattara. Cette attaque en cours vise à conquérir les trois hauts lieux du pouvoir ivoirien encore aux mains de Laurent Gbagbo, à savoir le palais présidentiel, la résidence du président et le siège de la radio-télévision nationale.
Par ailleurs, l'ONU a libéré les 150 religieux, qui étaient isolés dans un séminaire d'Abobo - un quartier populaire, situé au nord d'Abidjan - comme nous vous l'annoncions dans notre édition du 31 mars.
Le quartier d'Abobo est, depuis le début de l’année, au cœur des violences en Côte d'Ivoire. Le régime du président sortant Laurent Gbagbo le considère "truffé de rebelles" lourdement armés, favorable à son adversaire Alassane Drahmane Ouattara, dont il conteste la victoire à l'élection présidentielle du 28 novembre 2010.
L'opération d'exfiltration a été effectuée lors d'un déplacement sur place, le 31 mars, du représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies pour la Côte d'Ivoire, le sud-coréen Young-Jin Choi, accompagné du chef adjoint de la division des Droits de l'Homme de l'ONUCI, Guillaume Ngefa. Ils se sont rendus sur les lieux pour aider les religieux à sortir du quartier.
Les 150 religieux ont été accompagnés jusqu'à la cathédrale de Saint-Paul, a confirmé Guillaume Ngefa : "Nous avons récupéré les religieux et les cinq autobus que des membres du fameux 'commando invisible' avaient confisqués", le jour de l'enlèvement du père Richard Kissi, directeur diocésain de l'organisation Caritas. "Tous les prêtres ont pu rentrer sains et saufs à Abidjan".
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