Si tu es encore jeune, parle !


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Si tu es encore jeune, parle !
P. Charles Delhez
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

P. Charles Delhez

Editorial du P. Charles Delhez, paru dans le "Dimanche Express" n°13 du 3 avril 2011 :

Puisque l’avenir est à eux, ils doivent parler, même s’ils bousculent les idées reçues. Mais l’heure est à la pensée unique. L’étiquetage conforme n’est hélas pas réservé qu’aux grandes surfaces. Tu es anti-IVG, tu es donc d’extrême droite ! Sans doute certains cumulent-ils les deux, mais de là à faire l’amalgame… Et pourquoi cherche-t-on toujours un lien avec l’Église catholique, comme si elle seule était pour la vie ? Une manière de classer rapidement le dossier sans suite ? Merci donc aux jeunes d’avoir osé cette marche citoyenne et pluraliste.

On ne le dira jamais assez, l’avortement est un échec, un drame. Il a goût de mort. On ne peut que s’y opposer, même si personne ne peut jeter la première pierre. La loi a été votée démocratiquement, dira-t-on. Certes, mais il ne s’agissait que d’une dépénalisation partielle. La loi de toute société humaine demeure : Tu ne tueras pas ! Sans doute l’objectif était-il de réduire le nombre de ces avortements clandestins si dangereux, mais n’y aurait-il pas d’effets seconds ?

L’avortement ne pourra jamais être banalisé. Et pourtant, c’est arrivé. Pour 6 grossesses, au moins un avortement en Belgique – taux en augmentation tout en étant un des plus bas d’Europe. Est-ce imputable, fût-ce partiellement, à cette loi de 1990 qui nous valut une interruption du règne de Baudouin Ier pour cause de conscience ? Maintenant, en tous cas, on considère “l’IVG” comme un des droits de l’homme. Or ceux-ci ne peuvent être que positifs. C’est pour le droit à la vie que les jeunes ont marché. “À partir de quand faut-il protéger une vie ?” interroge Éric de Beukelaer. Poser la question, c’est y répondre. L’enfant à naître n’est pas un membre du corps de sa maman. Il a une identité unique, inscrite dans son ADN, dès les premiers instants de sa conception. “Moi aussi, j’étais un embryon”, pouvait-on lire sur les calicots.

Ce dont notre société a un urgent besoin, c’est d’une éducation à la sexualité et à l’affectivité, les deux ne pouvant être dissociés. Je crois que mener une grossesse à terme demeure l’idéal et que l’adoption peut être le chemin d’un plus grand amour (en Belgique, les demandes sont plus nombreuses que l’offre). Je crois aussi que chaque naissance est une victoire de la vie et que c’est au service de celle-ci que doit se mettre toute société. Oui, les jeunes veulent “des lois pour la vie” !

Charles DELHEZ

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