Pakistan : Condamnation du meurtre du ministre des Minorités religieuses


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Pakistan : Condamnation du meurtre du ministre des Minorités religieuses
Par Angélique Tasiaux
Publié le - Modifié le
2 min

Shahbaz Bhatti, ministre pakistanais des minorités religieuses

Comme nous vous l'annoncions, le ministre catholique chargé des Minorités religieuses, Shahbaz Bhatti a été assassiné le 2 mars 2011, à Islamabad. Son meurtre survient en pleine controverse sur des velléités d'amendement d'une loi prévoyant la peine de mort en cas de blasphème.
Les responsables ecclésiastiques pakistanais condamnent fermement le meurtre de celui qui n'a jamais failli dans sa dénonciation des intimidations dont sont victimes les chrétiens.

Le ministre Bhatti avait été reçu par le Saint-Père en septembre dernier et avait témoigné de son engagement pour une cohabitation pacifique entre les communautés religieuses de son pays.

A l'annonce de son décès, le père Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a souligné qu'"A la prière pour la victime, à la condamnation pour l'inqualifiable acte de violence, à la proximité envers les chrétiens pakistanais touchés de telle façon par la haine, s'ajoute un appel pour que chacun se rende compte de l'urgence dramatique de la défense de la liberté religieuse et des chrétiens objets de violences et de persécution".

Les évêques pakistanais ont vivement condamné l'assassinat de Shahbaz Bhatti. "Il s'agit d'un exemple parfait et tragique de l'insoutenable climat d'intolérance que nous connaissons au Pakistan", a déclaré Mgr Lawrence Saldanha, archevêque de Lahore et président de la Conférence épiscopale du Pakistan, à l'agence missionnaire Fides. Les évêques demandent au gouvernement, aux institutions et au pays tout entier, "de reconnaître et d'affronter avec fermeté cette question afin qu'il soit mis fin à cet état de fait, dans lequel la violence triomphe".

Selon Fides, les évêques rédigent actuellement une déclaration officielle et vont se réunir, afin d'évaluer la situation et de décider l'attitude à adopter pour l'avenir. En effet, deux positions se dégagent : soit protéger les fidèles, les leaders chrétiens et tous ceux qui se sont engagés en faveur du respect des droits fondamentaux et de la révision de la loi sur le blasphème, soit "réveiller" l'opinion publique nationale et internationale, afin d'obtenir une aide dans la lutte contre le terrorisme, qui ravage le pays.

Selon Mgr Joseph Coutts, évêque de Faisalabad et vice-président de la Conférence épiscopale pakistanaise, le meurtre du Ministre Bhatti constitue une "grave tragédie", non seulement pour les chrétiens, mais pour tout le pays. "Le mois dernier, le gouverneur du Punjab, un musulman, a été tué. Aujourd'hui, c'est au tour de Bhatti. C’est le signe du fanatisme qui frappe de manière indiscriminée tous ceux qui sont engagés dans la défense de la vérité, de la justice et de la paix", s'alarme-t-il.

apic/zenit/at


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