France : Le “Parvis des Gentils” défie l’indifférence contemporaine


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France : Le “Parvis des Gentils” défie l’indifférence contemporaine
Le cardinal Gianfranco Ravasi
Par Angélique Tasiaux
Publié le - Modifié le
2 min

Le cardinal Gianfranco Ravasi

Le président du Conseil pontifical de la culture a accordé une interview au journal "La Croix", à propos du "Parvis des Gentils", ces deux journées de dialogue entre intellectuels croyants et non-croyants sur le parvis de Notre-Dame de Paris. Le cardinal Gianfranco Ravasi admet que cette initiative de dialogue vise à "jeter un pavé dans la mare, stimuler la réflexion et le dialogue, puis observer ce qui se passe".

Le cardinal Gianfranco Ravasi reconnaît que la vision de l'Eglise peut être considérée comme "provocatrice, comme un poil à gratter, un caillou dans la chaussure" face à la culture contemporaine, façonnée par la communication de masse et qui vise "à l'homogénéisation de la pensée". En ouverture du "Parvis des Gentils", Mgr Ravasi a donné une conférence inaugurale à l'Unesco en présence de nombreux diplomates et représentants de la culture.

Le prélat italien, initiateur du projet du "Parvis des Gentils", constate un regain d'intérêt pour le sacré dans des sociétés pourtant fières d'être sécularisées. "L'Eglise ne se voit plus comme une île isolée du monde. Elle est dans le monde. Le dialogue est donc pour elle une question de principe. Car, dans nos sociétés fières d'être sécularisées, on constate pourtant l'émergence de demandes fondamentales. En témoigne l'intérêt pour le sacré, le Nouvel Âge, voire le surnaturel et la magie… Pour répondre à cette urgence, les grands modèles culturels et religieux se présentent avec légitimité", affirme celui-ci dans les colonnes de "La Croix".

Le journal "La Croix" publie en exclusivité le sondage CSA-Parvis des Gentils, d'où il ressort que, pour une large majorité de Français (60%), la question du sens de la vie ne se pose pas vraiment ou alors très rarement. Par contre, les Français d'origine musulmane sont beaucoup plus intéressés par la question du sens donné à la vie (55% s'y intéressent).

Si la question du sens ne rencontre pas un écho important dans une France sécularisée, la possibilité même de dialoguer de foi entre croyants et non-croyants provoque une certaine indifférence auprès des non-pratiquants, les premiers visés par cette offre. Selon ce sondage, pour 64% des non-pratiquants (contre 92% des pratiquants !), ce dialogue (à savoir entre ceux qui croient en Dieu et ceux qui n'y croient pas) n'est pas vraiment utile, voire pas du tout utile…

apic/La Croix/at


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