Une campagne internationale a été lancée, le 8 février 2011, au Forum social mondial (FSM) qui se tient actuellement à Dakar. Plusieurs organisations oeuvrant dans le domaine de la solidarité internationale veulent mettre fin "à l'opacité financière dans les paradis fiscaux".
Pour ce faire, la campagne "End tax haven secrecy" interpelle les dirigeants des pays du G20, avant leur prochain sommet qui se tiendra à Cannes, en France, en novembre 2011. Elle invite "les citoyens du monde entier à envoyer un mail aux dirigeants du G20 et à Nicolas Sarkozy en particulier (le chef de l'Etat français est actuellement président en exercice), afin qu'ils portent ce sujet au prochain sommet de novembre", indique le texte.
Des ONG veulent "demander des mesures concrètes pour mettre fin à l'opacité financière dans les paradis fiscaux, qui permet notamment aux entreprises d'y localiser leurs profits, évitant ainsi de payer des impôts". Plusieurs organisations, parmi lesquelles Christian Aid, CCFD-Terre Solidaire, Latindadd, Oxfam et le Tax Justice Network Afrique, estiment "les pertes fiscales dans les pays du sud à plus de 125 milliards d'euros par an, plus que le budget total de l'aide au développement, alors que la crise économique engendre des coupes importantes dans les budgets d'un grand nombre d'Etats, et que des millions d'enfants sont toujours privés d'accès à l'éducation". La question de l'opacité des paradis fiscaux est donc "centrale pour les pays pauvres".
Mathilde Dupré de CCFD-Terre Solidaire souligne que "Face à la lenteur des progrès, il est maintenant urgent que les pays du G20 changent de stratégie et ciblent les utilisateurs des paradis fiscaux qui pratiquent l'évasion fiscale". Pour Maylis Labusquière, d'Oxfam France, "Le G20 n’est pas crédible dans sa lutte contre les paradis fiscaux, tant qu'il n'exige pas des entreprises plus de transparence quant à leur présence dans ces territoires de non-droit". La Burundaise Sandra Kidwingira, de Tax Justice Network Afrique, a indiqué quatre pays suspectés d'être des paradis fiscaux africains. Il s'agit de l'Ile Maurice, des Seychelles, du Liberia et du Ghana.
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