Le Vatican critique les politiques qui entretiennent la peur de l’étranger


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Le Vatican critique les politiques qui entretiennent la peur de l’étranger
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Mgr TomasiL’Observateur permanent du Saint-Siège auprès de l’ONU à Genève, Mgr Tomasi, s’est une nouvelle fois insurgé contre l’indifférence de l’Union Européenne face au drame de l’immigration.

"Les immigrés ne viennent pas nous voler nos emplois", a-t-il martelé. "Au contraire, pour redynamiser leur économie et leur influence politique sur la scène internationale, les pays européens ont besoin de main-d’œuvre et d’un renforcement démographique".

Mgr Silvano Tomasi a critiqué ceux qui utilisent les immigrés comme boucs émissaires des frustrations sociales, qui exploitent leur situation douloureuse à des fins électorales. "Il s’agit d’une stratégie malhonnête qui favorise la peur de l’autre et les préjugés", a-t-il déclaré sur les ondes de Radio Vatican.

Ne pas s'accoutumer aux drames

Selon l’Observateur du Saint-Siège, les arrivées massives et quotidiennes à Lampedusa représentent une tragédie européenne. Le risque est de s’accoutumer aux naufrages et d’oublier que derrière ces morts anonymes se cachent des rêves d’une vie meilleure. "Pour commencer, il faudrait appliquer les règles déjà en vigueur, comme les conventions de l’Organisation mondiale du Travail, ou encore la Convention internationale sur la protection des travailleurs migrants et de leurs familles approuvée par les Nations Unies en 1990", juge le prélat.

Mgr Tomasi a salué par ailleurs la décision du HCR (Haut Commissariat aux réfugiés) d’aborder en décembre prochain, dans le cadre de son Dialogue international, la question de la protection en mer. Selon l’Observateur du Saint-Siège, il est opportun d’aborder le sujet au niveau des Nations Unies car le phénomène des boat-people est global et touche des régions très éloignées entre elles comme l’Australie, l’Arizona, Haïti,... "Ce n’est pas en renforçant les contrôles aux frontières qu’on pourra endiguer ce fléau", s’est indigné Mgr Tomasi. "Il faut une action politique pour éviter que les migrants soient livrés aux passeurs sans scrupules: des marchands de chair humaine", a-t-il conclu.

Avec Radio Vatican

Catégorie : International

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