Vendredi dernier, Mexico et Washington ont signé un accord provisoire suspendant le flux migratoire sur le continent américain. Une décision inhumaine à laquelle les évêques mexicains s'opposent vivement.
Vendredi dernier, Mexico et Washington ont signé un accord provisoire suspendant le flux migratoire sur le continent américain. Une décision inhumaine à laquelle les évêques mexicains s'opposent vivement.Cet accord épargne essentiellement le Mexique des tarifs commerciaux que Washington comptait appliquer à partir de ce lundi. Selon la déclaration commune des deux pays, le Mexique s'est engagé à prendre des "mesures sans précédent", notamment le déploiement de sa Garde nationale, ainsi que des actions contre les réseaux de passeurs, de transport et de financement de l'immigration clandestine.
Donald Trump a salué sur Twitter un "accord historique" qui relance la coopération entre les deux voisins. Le chef d'Etat américain faisant remarquer qu'auparavant le Mexique ne s'était guère montré coopératif sur la question.
Une monnaie d'échange ?
Les évêques mexicains ne l’entendent pas ainsi et critiquent la perception du migrant "comme monnaie d’échange". "Aucune négociation ne doit être placée au-dessus de ce que l’Église et la société civile défendent depuis des années: la non-criminalisation des migrants et des défenseurs des droits de l’homme, qui se battent souvent pour la dignité. En tant que membres de la famille humaine, nous ne pouvons pas rester indifférents à la souffrance dans laquelle vivent beaucoup d’entre eux et qui exige notre aide humanitaire et le respect sans restriction de leurs droits fondamentaux", ont-ils exhorté.
Dans ce contexte, les évêques pensent qu'il vaudrait mieux développer et promouvoir le développement humain intégral au sud du continent qu'empêcher le passage des migrants sud-américains en sol mexicain.
"Le Mexique n’est pas isolé, c’est un pays frère qui doit aider les pays d’Amérique centrale à adopter une stratégie au service du bien commun", ont-ils poursuivi appelant les gouvernements américain et mexicain à s’engager dans "un dialogue bilatéral constructif et des négociations transparentes". En effet, "il en va de notre humanité", ont-ils alerté.
Selon des chiffres cités par l’AFP, les arrestations d'étrangers sur le territoire mexicain ont triplé entre janvier et mai. La plupart des personnes arrêtées sont de nationalité hondurienne.
Si l'accord est encore provisoire, l'exhortation de la conférence épiscopale mexicaine réussira-t-elle à faire changer le gouvernement? En tout cas, elle permet de mettre en lumière les travers des accords bilatéraux qui ne tiennent pas compte du bien commun et encore moins des intérêts des plus faibles.
NG/Vatican News
