Ce dimanche 15 juin, une grande chaîne humaine traversera Bruxelles pour dénoncer les crimes de guerre commis à Gaza. Plusieurs associations chrétiennes belges appellent les citoyens à se mobiliser et à converger vers la capitale, parés de rouge : "Traçons ensemble une grande ligne rouge, pour montrer que celles à Gaza ont été franchies depuis bien trop longtemps !"
La société civile, syndicats, mutualités et associations belges appellent à une large manifestation ce dimanche, à Bruxelles, en soutien au peuple palestinien.
Au coeur de l'Europe, dénoncer l'inaction politique des dirigeants européens
Concrètement, cette marche pour Gaza prendra la forme d'une grande chaîne humaine rouge à travers la capitale. L'objectif est "d'envoyer un signal visuel et moral fort", explique le CNCD-11.11.11, à l'initiative de cette "action ligne rouge". "À Gaza, toutes les lignes rouges ont été franchies depuis longtemps. L’UE et la Belgique ont les moyens de pression sur Israël – et elles le savent."
La coupole d'ONG 11.11.11 appelle à se mobiliser "contre le génocide à Gaza, contre la violence continue envers les civils, contre la famine", mais aussi "contre l’attitude des gouvernements européens qui prônent les droits humains tout en détournant le regard".
La marche débutera à 14h à Bruxelles-Nord en direction de la Place Jean Rey. Les organisateurs attendent des dizaines de milliers de participants dans les rues de la capitale.
Caritas, Solidarité Orient, les Frères de la Charité... : ils battront le pavé pour Gaza
À ce jour, plus de 130 associations ont annoncé se joindre à la marche, parmi lesquelles Amnesty International, Oxfam, Handicap International, Greenpeace... mais aussi plusieurs associations chrétiennes !
Entraide et Fraternité participe à la chaîne humaine rouge dans les rues de Bruxelles. L'ONG catholique de solidarité internationale dénonce "l’inaction politique" qui persiste encore aujourd'hui, alors qu'à Gaza toutes les lignes rouges ont été franchies : "Les massacres continuent, l’aide humanitaire est entravée, les réseaux de téléphonie et Internet sont coupés. La population est une fois de plus coupée du monde." Pour Entraide et Fraternité, "une pression internationale plus forte est indispensable", d'où leur soutien à cette mobilisation citoyenne.
Caritas International a également décidé de "tracer la ligne rouge" pour Gaza. "En tant qu’organisation, nous refusons de rester silencieux·ses face à la catastrophe humanitaire qui se déroule à Gaza et en Cisjordanie" écrit l'organisation caritative belge sur ses réseaux. Caritas International marchera pour réclamer un "cessez-le-feu immédiat, la protection des civil·es et le respect du droit international humanitaire".
Solidarité Orient invite ses sympathisants à rejoindre la manifestation organisée ce dimanche 15 juin "pour dénoncer le blocus humanitaire de la bande de Gaza". Dans un communiqué de presse, publié en marge de cet appel, l'asbl belge, par la voix de son directeur Christian Cannuyer, dénonce "les actes de violence disproportionnés à l’encontre de la population gazaouie affamée et assoiffée depuis des mois."
Pour l'organisation les Frères de la Charité en Belgique, "se taire n'est plus une option". L'asbl, héritée de la congrégation du même nom, dénonce "les crimes de guerre", "les enfants tués", le fait que "l'Europe détourne le regard"... "En tant qu'organisation de soins et d'éducation, nous ne pouvons pas fermer les yeux", écrivent-ils sur leurs réseaux. "Nous nous inquiétons des souffrances physiques et mentales, et des enfants qui grandissent sans sécurité, ni possibilités d'éducation."
Pax Christi Vlaanderen se joindra également à la chaîne humaine rouge ce dimanche. "Nous ne nous tairons pas, nous ne détournerons pas le regard, nous résisterons” clament-ils dans leur appel. La branche flamande du mouvement Pax Christi dénonce, avec des mots forts, "le génocide, la purification ethnique, la famine utilisée comme arme, les meurtres érigés en politique, les bombardements massifs, les enfants tués et ce peuple brisé dans l’impunité la plus totale". Mais l’organisation pointe aussi la responsabilité des gouvernements européens, qui “parlent sans cesse de droits humains tout en restant passifs, voire complices des crimes de guerre”.
“Tant que les responsables politiques ne tracent pas la ligne rouge, nous la tracerons nous-mêmes”, annonce Pax Christi.
C.L.