Ce récit en forme de road-trip plein de poésie, nous emmène en Angleterre, sur les traces du père de l'auteur. “All you need is love”, chantent les Beatles…
Il y a quelques années, j’avais dévoré Le Chemin des estives, un récit de voyage délicat, empreint de profondeur et de spiritualité. Tout à la joie de découvrir le nouveau livre écrit par Charles Wright, je suis d'abord un peu perplexe, un instant déçue. Mais au fil des pages, je retrouve le charme de sa plume et m’envole vers un voyage outre-Manche des plus étonnants.
A quarante ans, Charles Wright emmène son père, Tom, en Angleterre sur les traces de ses aïeux. Alliée de choix dans ce périple, sa tante anglaise Harriet, débrouillarde, généreuse et organisée, facilite les échanges entre ces deux taiseux. En parcourant les routes comme l’ont fait, dans leur Magical Mystery Tour, les Beatles, idoles de jeunesse de Tom, l’auteur s’enfonce dans les jardins anglais à la recherche inquiète et joyeuse de ses origines, découvre les secrets familiaux qui se cachent sur cette île.
Charmant, cocasse, rafraîchissant...
Le charme opère pour le lecteur qui se laisse imprégner par l’atmosphère de l’endroit qui nous livre ses secrets; notre imaginaire est porté par le récit amusant, parfois cocasse des “bizarreries de ce pays qui n’est plus à une contradiction près”. C’est rafraîchissant!

Ce voyage a transformé le regard que Charles Wright portait sur son père. Trop longtemps dénigré, éclipsé par la figure d’un oncle haut en couleur, ce fils rêvait d’une figure paternelle faite davantage de grandeur que de l’humble ordinaire des jours. En dessillant ses yeux sur ce père transplanté de sa terre natale, il lui signe une déclaration d’amour pudique.
Marie-Agnès SCHWARTZ,
librairie CDD de Namur
Charles Wright, Le Jardin anglais. Albin Michel, avril 2025, 235 pages, 20€ (+ frais de port) – remise de 5% sur évocation de l’article.