Selon ce cardinal, le film Conclave trahit la réalité


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Selon ce cardinal, le film Conclave trahit la réalité
"Non ça ne s’est pas vraiment passé comme cela", assure le cardinal Seán Patrick O'Malley, cardinal-électeur lors du dernier conclave (2013). © Montage CathoBel (Focus Features + Wikimedia Commons/RHB333RHB)
Par Clément Laloyaux
Journaliste de CathoBel
Publié le
3 min

Le thriller Conclave, récemment mis en lumière par ses huit nominations aux Oscars, n’a pas seulement captivé les spectateurs, il a aussi fait réagir ceux qui connaissent le sujet de l’intérieur. Si le film a décroché la statuette du Meilleur scénario adapté, il a surtout laissé un goût d’inexactitude au cardinal Seán Patrick O’Malley, qui a vécu un véritable conclave en 2013.

Souvenez-vous. La sortie de Conclave aux Etats-Unis, en octobre dernier, s’était accompagnée d’une vive mise en garde de Mgr Robert Barron: "Fuyez ce film aussi vite que possible", écrivait sur X le très influent évêque américain, fustigeant un scénario qui dépeignait la hiérarchie de l’Eglise comme "un foyer d’ambition, de corruption et d’égoïsme désespéré".

Récemment, les spéculations sur la succession du pape François, ainsi que les huit nominations du film aux Oscars ont remis Conclave sous le feu des projecteurs. Toutefois, si le thriller n’a décroché qu’une seule statuette (Meilleur scénario adapté), il a aussi et surtout laissé une impression mitigée chez le cardinal Seán Patrick O’Malley. Créé cardinal en 2006, l’ex-archevêque de Boston a participé au dernier conclave en date (2013) et il l’assure: "Non ça ne s’est pas vraiment passé comme cela."

"Pas une bonne représentation de la réalité d'un conclave"

Sur son blog, il s’est laissé aller à quelques confidences, pour raconter sa vérité: "Sur base de mon expérience, ce n’était en rien un théâtre de manigances politiques pour faire élire son candidat." Au contraire, il dit avoir vécu ce moment comme "une retraite d’une intensité rare, rythmée par la prière, le silence et l’écoute d’enseignements spirituels".

Concernant le processus électoral, le cardinal O’Malley insiste sur la profonde conscience des cardinaux électeurs de leur responsabilité devant Dieu et l’Eglise: "Tout au long du processus, nous savions que des millions de catholiques dans le monde priaient pour que l’Esprit Saint nous guide dans nos délibérations."

Il décrit la solennité du moment : "Au moment de voter, chaque cardinal se tient devant l’image du Jugement dernier de Michel-Ange et jure solennellement devant Dieu de désigner celui qu’il croit être le choix de Dieu pour l’Église."

"C’est une expérience bien différente de celle décrite dans Conclave, conclut-il. Malgré sa valeur artistique et divertissante, je ne pense pas que le film soit une bonne représentation de la réalité spirituelle d’un vrai conclave."

Clément LALOYAUX

Catégorie : Vatican

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