Dans l’évangile d’aujourd’hui, Jésus de Nazareth, rabbin reconnu et apprécié car il enseigne avec autorité (Mt 7, 29), doit se soumettre à la question du scandale de la mort injuste comme celle des martyrs galiléens ou de la mort accidentelle de dix-huit personnes lors de l’écroulement de la tour de Siloé. Dieu sanctionnerait-il par une mort précoce ceux qui lui déplaisent? Par deux fois, Jésus répond: "Pas du tout!" Le Seigneur va alors en profiter pour faire une catéchèse sur le sens de la vie et pour révéler une espérance qui dépasse la mort: la Vie éternelle offerte à tous par la foi!
La parabole que Jésus raconte est profondément ancrée dans la culture religieuse juive. Ceux qui écoutent Jésus savent que la vigne fait référence au peuple d’Israël, le figuier symbolise le lieu par excellence pour étudier la Torah, le maître c’est Dieu et nul autre, le serviteur c’est Moïse, mais aussi Abraham, les saints ou les prophètes, qui implorent Dieu pour le Salut d’Israël. Ainsi, à travers cette parabole, Jésus de Nazareth, reproche à Israël de ne pas avoir produit un fruit digne de la Torah.
Mais quel fruit le maître de la vigne espérait-il trouver? Il désirait y trouver la foi. Dieu attendait une réponse d’amour à son amour initial, total, infini, sans condition, éternel et gratuit envers son peuple Israël. Voilà le projet, voilà l’œuvre de Dieu: que nous croyons en celui qu’il a envoyé, la Parole vivante, Jésus le Christ, le fils du Dieu vivant, celui qui sauve son peuple de ses péchés. Convertissez-vous, dit le Seigneur, et croyez dans l’évangile..
En vertu de cela, la Vie éternelle, n’est plus une récompense obtenue par la pratique assidue de la Loi de Moïse, mais par la réception de la grâce en nos âmes lorsque nous professons notre foi en Jésus-Christ. C’est une vérité qui rend libre. Le Christ Jésus, par sa passion, par sa mort et par sa résurrection a ouvert pour le monde entier les portes du Paradis.
Avec cette foi vivante, devenus enfants de Dieu, mettons-nous par amour au service les uns des autres, pour édifier le Royaume de Dieu sur la terre. Notre vie devient alors une louange d’amour envers l’Eternel, œuvrant, non plus selon la loi du monde, mais dès maintenant comme des citoyens de la Jérusalem céleste.
Alors, la mort d’où qu’elle vienne, ne nous surprendra pas comme un voleur. Nous ne serons plus des figuiers stériles, épuisant inutilement la terre, mais au contraire, nous serons comme le grain tombé dans la bonne terre, donnant du fruit en abondance. C’est comme cela qu’avec le Christ, nous ne risquons plus de périr. Au contraire, comme le dit si bien la petite Thérèse de Lisieux: "Nous ne mourrons plus, nous entrons dans la Vie".
Pierre de MAHIEU
