Retrouvez le commentaire de l’évangile du 1er dimanche de Carême C par le frère Christian Eeckhout : Traverser le désert… oui avec l’Esprit-Saint !


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Retrouvez le commentaire de l’évangile du 1er dimanche de Carême C par le frère Christian Eeckhout : Traverser le désert… oui avec l’Esprit-Saint !
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Par Frère Christian Eeckhout, o.p.
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3 min

Il se peut que nous soyons en plein désert. Le désert… de la solitude, de l’isolement, de la maladie, du deuil, ou encore du vide de sens. Jésus est dans celui de la quarantaine. Ce lieu spécial de retrait(e), peut-il être un tremplin? Un temps de planification avant un engagement, une période de préparation à un changement de vie, à une nouvelle mission, à une vocation? Pourquoi pas?

La vie est parfois un combat, comme la prière. Celui de Jésus est de trouver la bonne façon de parler de son Père dont il se sait aimé sur terre. Il n’a pas d’hallucinations, non, il n’est pas non plus poursuivi par des djinns, mais est rempli de la force du Saint Esprit.

Jésus a faim mais… de quoi? C’est dans cette traversée du désert que se dessine, puis se décide le bon ou le mauvais choix de vie! C’est un discernement, une orientation à prendre, parfois un combat spirituel: pour ou contre l’avoir, le pouvoir et le savoir. Pour ou contre la mainmise sur les choses du monde, ou sur les personnes, voire sur Dieu.

Le diable, c’est-à-dire celui qui veut nous empêcher de vivre avec Dieu, intervient au moment du choix personnel. Dans notre liberté pour faire le bien, il s’immisce en nous tentant avec des "si": Si tu es…, ou par une offre folle: Je te donnerai… si tu t’aplatventris ou si tu t’écrases (cf. Lc 4,3.6.9). Par trois fois, en commençant en bas de l’échelle, avec une pierre, puis en prenant de la hauteur, avec une vision politique, avant de placer carrément au pinacle, au lieu le plus sacré de Jérusalem.

Jésus réagit sans ambages aux avances du diable: il prend d’abord soin d’élever le débat en argumentant: il y a d’autres ressources à utiliser que la "magie" pour subsister; il y a moyen de résister à la corruption ou aux promesses fallacieuses, et de ne pas devenir idolâtre. En fin de compte, il s’agit de respecter les lois de la création, et par-dessus tout, de ne pas instrumentaliser la Bible, de ne pas "utiliser" Dieu pour des caprices de vaine gloire.

Essayons de sortir du désert, en étant accro(ché)s à la Parole de vie, à l’exemple de Jésus qui nous a rejoint, "non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie sa vie" (Mt 20,28; Mc 10,45) par amour, avec un si grand pardon de nos chutes, de nos ratés, de nos éloignements de Dieu. Car Dieu voit "notre misère, notre peine, notre oppression" (Dt 26, 7). Et comme le redisent le prophète Joël (Jo 3,5) et saint Paul aux Romains: "quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé" (Rm 10,13). Pour "ne pas entrer en tentation" (cf. Mt 6,13), accueillons – en ce temps favorable du Carême – l’abondante effusion de l’Esprit-Saint (cf. Is 32,15; Ez 36,26-27; Jo 3,1).

Je vous fais une confidence: l’Esprit-Saint est pour moi le guide "GPS" par excellence, car même si nous changeons de route, il nous ramène à bon port, vers l’accomplissement du bien, pour "que Ta volonté soit faite" (Mt 6,10), "mon Seigneur et mon Dieu!" (Jn 20,28).

Frère Christian EECKHOUT, O.P.

Catégorie : Sens et foi

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