Théâtre : La conversion avant la guillotine (+concours)


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Théâtre : La conversion avant la guillotine (+concours)
Fitzgerald Berthon nous fait parcourir les méandres de l’âme humaine. © Christophe Raynaud de Lage
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
4 min

Dans cinq heures est un magnifique seul-en-scène qui nous fait vivre le cheminement intérieur d’un condamné à mort sur la voie de la rédemption.

"Dans 5 heures je verrai Jésus": c’est sur ces mots que s’achève le Journal de prison de Jacques Fesch, condamné à mort et guillotiné en 1957, à l’âge de 27 ans, pour avoir tué accidentellement un policier au cours d’un braquage qui avait mal tourné. Dans ce journal, dont il entreprit la rédaction deux mois avant son exécution, s’inscrit le quotidien d’un homme qui, du fond de sa cellule, crie à l’aide et rencontre le Christ. Alors que la dernière aube approche, il raconte comment, lui, se rapproche de Dieu.

Une demande de béatification

Un cheminement intérieur bouleversant au point que, trente ans plus tard, en 1987, Mgr Lustiger, évêque de Paris, ouvre le dossier canonique en vue de la béatification du condamné (toujours en cours d’instruction). L’affaire fait grand bruit. Comment l’Eglise pouvait-elle présenter un homme pareil à la prière et à la dévotion des chrétiens? Parce que Jacques Fesch a parcouru un long chemin de profonde conversion. Tout cela, il l’a donc exprimé dans les lettres qu’il a écrites à ses proches et qui ont été publiées par son fils, Gérard, qui n’a jamais connu son père.

Cette conversion a été possible tout d’abord parce qu’il avait rencontré un homme exceptionnel, son avocat, Paul Baudet, qui lui parla de Dieu. Fesch, plein de méfiance, et avec un peu de mépris, avait surnommé son avocat, "la panthère de Dieu". Ce ténor du barreau de Paris passa de longues heures au parloir avec l’accusé. Ses visites ne se limitèrent pas aux circonstances de l’affaire. Les deux hommes échangèrent beaucoup sur le sens de la souffrance, du châtiment, de la rédemption.

Correspondance avec un moine bénédictin

Au cours des ses trois années de prison, Jacques Fesch reçut aussi plusieurs lettres d’un moine bénédictin de l’abbaye de La-Pierre-qui-Vire, en Bourgogne. Il jeta les premières, lut les suivantes, répondit à celles-ci et entretint une correspondance régulière avec cet inconnu venu d’un autre monde, celui des monastères. Sa mère, très fervente, joua également un grand rôle dans son évolution. Elle lui parlait de Dieu et lui avait envoyé un livre sur les apparitions de la Vierge à Fatima.

Ce fut pour le jeune homme une révélation: "Le péché, c’est le refus de l’amour", lui écrivit-il alors. Celle-ci mourut d’un cancer le 7 juin 1956. Le jeune homme demanda alors à l’aumônier de la prison de pouvoir participer à l’eucharistie. "Une main puissante m’a retourné", c’est par ces mots qu’il décrivit son expérience. Il ajouta: "Elle me contraint et je suis libre", exprimant ainsi la force de la séduction et de l’amour divin.

Théâtre et danse

C’est sur la base de ces écrits de prison que le comédien Fitzgerald Berthon a créé ce seul-en-scène épuré (avec la complicité de Vincent Joncquez et Jann Gallois, et sur une musique de Nils Frahm) avec pour tout décor une table, une chaise et un rectangle de 10 m² dessiné à la craie. Dans cet espace évoquant la cellule d’une prison, théâtre et danse se mêlent pour exprimer le passage des ténèbres à la lumière. Totalement habité par le personnage de Jacques Fesch, Fitzgerald Berthon nous tient en haleine en nous faisant parcourir les méandres de l’âme humaine et ressentir la puissance de la Foi.

Pierre GRANIER (avec Philippe HENNE)

Vendredi 14 mars à 20h
À Ixelles, Espace Lumen (chaussée de Boondael 36)

Mardi 25 mars à 20h
À Braine-l’Alleud, au Centre Culturel (rue Jules Hans 4)

Tickets en prévente: 29€ / 12€ ( -18 ans, étudiant ou demandeur d’emploi)
Sur place: 35€ / 15€ (-18 ans, étudiant ou demandeur d’emploi et dans la limite des places disponibles)
Infos et réservation https://www.billetweb.fr/pro/dans-5-heures

Les lettres de Jaques Fesch ont été publiées sous forme de livre:
Dans cinq heures je verrai Jésus: Journal de prison, Paris, Sarment-Fayard, 1989.
Œuvres complètes, Paris, Ed. du Cerf, 2015.
Lumière sur l’échafaud: Lettres de prison de Jacques Fesch, suivi de Cellule 18, Paris, Editions ouvrières, 1991, réédité à Paris, Téqui, 2007.

Fitzgerald Berthon était l’invité de Jacques Galloy dans l’émission radio God’s Talents. A retrouver en podcast sur www.rcf.fr.

Concours : 3x2 places à gagner !

CathoBel offre 3 x 2 places pour chacune des représentations. Tentez votre chance! Remplissez le formulaire ci-dessous en remplissant vos coordonnées Un tirage au sort déterminera les gagnants. Clôture du concours: 6 mars.

Catégorie : Culture

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