Ces derniers jours, journalistes, médecins, vaticanistes et même humoristes se sont relayés pour poser leur diagnostic sur l’état de santé du Pape. Son hospitalisation récente a également ravivé les spéculations sur sa succession. Entre analyses éclairées, indiscrétions vaticanes et pronostics hâtifs, retour sur le meilleur (et le pire) des médias belges et internationaux.
Hier après-midi, François, dont l'état clinique continue de présenter un tableau complexe, a subi un scanner thoracique de contrôle "prescrit par l'équipe sanitaire du Vatican et l'équipe médicale de l'hôpital Gemelli" qui "a montré l'apparition d'une pneumonie bilatérale", qui "nécessite une nouvelle thérapie pharmacologique", avait informé la Salle de presse du Saint-Siège.
Ce matin, les nouvelles en provenance du Vatican se voulaient plus rassurantes : "Le Pape a passé une nuit paisible, s'est réveillé et a pris son petit-déjeuner", confirme le Saint-Siège. D'après une autre source vaticane, François respire aujourd'hui sans assistance, peut se lever et a un coeur qui "résiste très bien".
Cela n'a toutefois pas empêché la fièvre médiatique, déclenchée vendredi dernier autour du souverain pontife, de se poursuivre.
Dans La Croix, on nous explique ce qu'est une "pneumonie bilatérale"
"Comme son nom l’indique, la pneumonie ou pneumopathie bilatérale, aussi appelée double pneumonie, est une infection respiratoire qui touche les deux poumons", éclaire le quotidien français. Cette inflammation des deux poumons peut s’avérer d’une extrême gravité chez une personne âgée présentant des comorbidités.
"Le pape est un homme de 88 ans, ce qui est en soi un facteur de gravité, explique le pneumologue Frédéric Le Guillou, président de l’association Santé respiratoire France. "Et on le sait fragile, puisqu’il a été hospitalisé quatre fois en quatre ans, pour diverses raisons, notamment son genou, mais aussi une hernie abdominale, une infection respiratoire…" Le médecin français souligne également la sédentarité de François, dont les déplacements désormais se font systématiquement en fauteuil : "C’est un facteur de gravité supplémentaire".
Heureusement, cette pathologie se soigne. Découvrez comment, dans l'article de La Croix.

Dans le Corriere DellaSerra, on annonce jusqu'à trois semaines de repos
Ce mercredi, le Corriere DellaSera révèle que le souverain pontife devrait observer une période de deux à trois semaines de "repos absolu". À la suite de l’annonce de sa pneumonie, le quotidien italien – le plus diffusé du pays – exprime une vive inquiétude : "Le danger le plus redouté est la septicémie, le passage de micro-organismes dans le sang qui se propagent à d'autres organes, avec des conséquences très graves".
Dans La Libre, on avance que le Pape, "se sentant proche de la fin", préparerait sa succession
"Le pape de 88 ans aurait confié à son entourage qu'il se sentait proche de la fin, ce qui l'a poussé à accélérer certaines décisions stratégiques", voilà ce qu'avance aujourd'hui La Libre, reprenant une info du média américain Politico. "Alors que sa santé décline, le pape François s'active pour s'assurer que ses réformes ne soient pas démantelées après son départ" lit-on plus loin.
Ainsi, pour préserver cet héritage, François aurait nommé des figures loyales à des postes stratégiques : "Récemment, il a prolongé le mandat du cardinal Giovanni Battista Re comme doyen du Collège des cardinaux, une position centrale dans l'organisation du prochain conclave, l'assemblée secrète qui élira le futur pape."
La Libre n'est pas le seul titre de presse à se poser des questions sur la succession de François...
Sur RTBF Info, on se demande si Donald Trump va interférer en cas de conclave
Une question titille la rédaction de la RTBF : "Donald Trump et ses alliés ultraconservateurs auront-ils une influence sur l’élection du futur souverain pontife ?"
Ils rappellent que depuis l'accession de François en 2013, le Pape mène "un pontificat progressiste, ouvrant l’Église à des réformes sur la place des femmes et des personnes LGBT +", tout en adoptant "une ligne plus sociale sur les questions économiques et migratoires". Dans le même temps, Trump a noué des "liens étroits avec l’aile la plus conservatrice de l’Église", incarnée par des figures comme l’(ex-) archevêque Carlo Maria Viganò, farouche critique de François.
Pour le média public, l’issue du prochain conclave pourrait "être déterminante, non seulement pour l’Église, mais aussi pour l’équilibre idéologique mondial". "Un pape plus docile aux idées de Trump et de son camp ultraconservateur modifierait en profondeur le rapport de force entre l’Église et les grandes questions politiques du XXIe siècle." Une analyse à retrouver sur le site de la RTBF.

Sur Vatican News, on met en avant les nombreuses marques de soutien au Pape
Plusieurs messages de vœux de prompt rétablissement sont parvenus au Pape, dont ceux des enfants hospitalisés dans l'unité d'oncologie pédiatrique de l'hôpital Gemelli ! Ils ont écrit au Pape et lui ont envoyé des dessins.
Les évêques d'Italie, d'Argentine, des États-Unis, des Philippines et de Belgique nous invitent toutes et tous à la prière. Une véritable vague d'affection et de prière pour le Pape, comme le titre Vatican News. Dans un post sur le réseau social X, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a lui aussi adressé ses meilleurs vœux au Souverain pontife afin qu'il "continue à transmettre le message d'amour du Christ".
O mundo está em oração pela recuperação do querido amigo @Pontifex_pt. Sua Santidade é uma referência de solidariedade e dedicação pela paz no mundo e no combate às desigualdades. Envio meu abraço e os desejos de melhoras para que continue seu grande trabalho de semear a mensagem…
— Lula (@LulaOficial) February 18, 2025
François a également reçu, ce mercredi à l'hôpital Gemelli, la visite de Giorgia Meloni, présidente du Conseil des ministres italien. La dirigeante italienne, venue apporter au pontife ses vœux de prompt rétablissement au nom de tous les Italiens, a affirmé l’avoir trouvé "alerte et réceptif", relate l'agence de presse IMEDIA.
"De bonne humeur", le Pape adresse à tous ses remerciements "pour la proximité qu'il ressent en ce moment et demande, avec un cœur reconnaissant, que l'on continue à prier pour lui", rapporte Matteo Bruni, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.
Enfin, l'Eglise anglicane a elle aussi souhaité exprimer sa proximité avec le Pape. "Nous continuons à prier pour que Sa Sainteté soit nourrie par l'espérance de l'Évangile", a souligné l'archevêque anglican de York (Royaume-Uni), Stephen Cottrell, dans une lettre adressée au cardinal-archevêque de Londres, Vincent Nichols.
Sur Vivacité, l'humoriste Jérôme de Warzée s'incarne Pape
"Nous recevons sa sainteté, le pape François, qui bien qu'atteint d'une bronchite a accepté de venir nous voir". Ce mardi 18 février, dans la matinale de Vivacité, Jérôme de Warzée a campé la figure du pape François, ponctuant son sketch de quintes de toux -l'empêchant de prononcer le mot "pédophilie"- et de références aux scandales ayant marqué son voyage en Belgique. (vidéo en bas de l'article)
Dans un "cactus" consacré à l'opération Calice, et plus précisément à l'extinction de l’action publique, l'humoriste de la RTBF a multiplié les railleries envers l'Eglise et le souverain pontife : "Les médecins m'ont prescrit des antibiotiques... ah que j'aime les prescriptions, ça a sauvé tellement de collègues". Ou encore : "Franchement, la Justice, cette institution archaïque qui siège dans de vieux bâtiments démesurés et où tout le monde parade en robes, ne trouvez-vous pas tout ce cérémonial parfaitement grotesque ?"
Était-ce vraiment le moment de railler un homme de 88 ans, qui plus est hospitalisé ? La question se pose. Consolons-nous en rappelant que Jérôme de Warzée égratigne tout le monde avec la même verve dans ses billets d'humeur.
C.L.