Alors que le nombre de baptêmes de jeunes enfants diminue d'année en année, celui d'adultes - et d'ados - est en forte progression. C'est particulièrement le cas, cette année, dans le diocèse de Tournai.
Elle ne peut pas le cacher: Christine Merckaert est une femme heureuse. Alors que l’Eglise n’est pas franchement en pleine croissance dans nos régions, la responsable du service diocésain du catéchuménat est en contact permanent avec des personnes désireuses de rejoindre la communauté des baptisés. “J’ai une chance inouïe, je suis au premier rang pour découvrir combien Dieu est à l’œuvre aujourd’hui.”
Pas le fruit d’une stratégie
Cette année, pas moins de 139 catéchumènes seront baptisés dans le diocèse de Tournai. “Si on exclut les années Covid, on est clairement sur une courbe de croissance continue”, constate Christine Merckaert. “En fait, tous les diocèses francophones sont en croissance. Mais peut-être que la déchristianisation nous a touchés plus tôt. Car le déploiement du catéchuménat est aussi lié à la diminution du nombre d’enfants inscrits en catéchèse.”
Si la femme se réjouit, elle tient à ne pas s’attribuer trop de mérites. “Ces chiffres ne sont pas le fruit d’une stratégie. Les personnes que l’on accueille sont celles que le Seigneur nous envoie.” Christine Merckaert constate surtout que ce sont… les catéchumènes qui suscitent de nouveaux catéchumènes. “Sur les deux dernières années, chacune de nos unités pastorales a pu accompagner au moins un catéchumène. C’est quelque chose qui fait signe, qui donne de la visibilité! C’est aussi l’occasion de discuter du sujet, de former une équipe. Il arrive encore que certains adultes découvrent soudainement que l’on peut être baptisé à l’âge adulte.”
Les musulmans et les réseaux sociaux
Un profil-type? Non. Parmi celles et ceux qui frappent à la porte, certains étaient encore loin des parvis il y a quelques années. Il y a aussi les "recommençants": ceux qui ont été baptisés petits sans autre forme d’accompagnement, parfois pour faire plaisir à un grand-parent… “Ces personnes deviennent adultes aujourd’hui et se posent des questions.”
Depuis quelques années, la moyenne d’âge des néocatéchumènes tend à diminuer. Sur les 101 du diocèse de Tournai, 38 ont entre 14 et 18 ans. Parmi eux, certains se rapprochent de la foi chrétienne après avoir été en discussion avec des copains musulmans. Christine Merckaert constate aussi que “les personnes qui demandent le baptême ont déjà longuement consulté les réseaux sociaux ou, plus largement, Internet, sur ces questions. Avec plein de bons côtés. Mais aussi certaines difficultés…”
Vincent DELCORPS
