Ce petit livre, rédigé sous forme de conte, traite de la valeur de la vie humaine dans un contexte de guerre qui déshumanise les individus et les réduit à de simples marchandises.
L’histoire débute comme un conte traditionnel par "Il était une fois".
C’était probablement il y a longtemps, ou peut-être n’y a-t-il même pas cent ans. Cela pourrait se passer aujourd’hui ou se reproduire demain. Le récit se déroule au milieu de nulle part, mais qui pourrait être n’importe où. Deux anonymes, un bûcheron et une bûcheronne, portent l’Histoire à travers leur histoire.
On avance dans la lecture avec précaution, tant on redoute de comprendre l’incompréhensible. Où va ce train qui traverse leur grand bois où règnent le froid et la faim? Qui est cet homme qui jette l’enfant du train au milieu de l’hiver? La simplicité d’écriture se confronte à la puissance du récit. L’indicible, l’innommable ne se prononce pas: déportation, juifs, Shoah…
Malgré cette noirceur, se dégage une lumière d’espoir. La solidarité et la dignité sont au cœur du récit. En choisissant la forme du conte, Jean-Claude Grumberg raconte des choses sur nous-même et sur l’humanité. Ce livre, à la fois simple et profond, incarne un véritable appel à la fraternité et à la mémoire collective.
Couronné par de nombreux prix à sa sortie en 2019, La plus précieuse des marchandises est aujourd’hui adapté au cinéma par Michel Hazanavicius. Les dessins originaux du réalisateur illustrent cette nouvelle édition. Un livre à lire, un film à voir: une œuvre à ne pas manquer.
Catherine DELPERDANGE - Librairie CDD Arlon
📘 Jean-Claude Grumberg, dessins de Michel Hazanavicius, La plus précieuse des marchandises, un conte. Seuil, 2024, 132 pages, 21,50€ (+ frais de port) – Remise de 5% sur évocation de cet article.
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