La visite du pape François en Belgique a été un grand moment de communion entre le peuple belge et le souverain pontife. Avec un peu de recul, Daryl Guekam Choupo tient à en témoigner. Le dimanche 29 septembre, au stade roi Baudouin, il était l’un des acolytes de la "messe du pape".
Le responsable de la liturgie avait demandé qu’il y ait deux acolytes par diocèse: une fille et un garçon. J’ai été choisi avec Aurora par le responsable de la cellule des acolytes du diocèse de Liège. Cela m’a permis de vivre ce grand événement de très près. A ceux qui m’ont permis de vivre cette expérience et de voir le pape de près, je tiens à exprimer mon éternel merci.
Le temps des répétitions
Premier rendez-vous: le samedi 24 août. Ce jour-là, nous étions attendus à la basilique de Koekelberg, en présence de l’archevêque de Malines-Bruxelles. Ce fut aussi l’occasion de discuter de questions pratiques – accréditation, numéro d’identité, adresse de résidence, mais aussi taille de l’aube…
Le samedi 28 septembre, veille de la messe, nous nous sommes retrouvés au stade roi Baudouin pour un temps de répétition. Après avoir rencontré quelques difficultés pour accéder au stade, nous avons rejoint le podium qui servirait d’autel. Aussitôt, une amitié s’est créée, singulièrement entre les acolytes francophones. Aux environs de 15h, les cérémoniaires du pape sont arrivés.
Quelques minutes plus tard, la répétition a démarré. Nous avons alors été séparés en deux groupes: un groupe de quatre pour servir au plus près du pape (porte-micro, porte-missel, porte-mitre et porte-crosse) et un groupe de onze pour occuper d’autres fonctions de service (encensoir, lavabo, porte-cierge, porte-croix…). Les choix ont été faits au hasard. Peut-être furent-ils l’œuvre du Saint Esprit…? Mais grande fut ma joie de pouvoir tenir le bâton du pape…
Les trois maîtres-mots
Le lendemain, dès 7h, nous étions déjà au stade. Après un petit déjeuner dans les vestiaires, transformés pour la circonstance en sacristie, nous avons mis nos aubes et pris encore le temps de répéter. Vers 9h30, les acolytes proches du pape et les diacres sommes allés à l’arrière de l’autel, où une sacristie privée était réservée pour le pape. Lorsque le pape est arrivé, il a pris le temps de nous saluer personnellement. Ce fut pour moi le temps le plus fort: j’ai salué le pape!
Après les salutations, le pape est entré dans la sacristie – pour souffler ou prier, je ne sais pas trop. La procession vers l’autel s’est ensuite mise en route. Arrivé à l’autel, le pape a revêtu ses vêtements (surplis, étole, cape et mitre). En réalité, il y avait deux processions. Celle du pape partait de l’arrière de l’autel, avec son cérémoniaire et quatre acolytes. L’autre procession partait de la sacristie. S’y trouvaient Mgr Terlinden et les autres évêques, ainsi que l’encensoir et la croix.
La messe s’est ensuite déroulée, retransmise en direct sur plusieurs médias. Nous étions invités à ne pas oublier les trois maîtres-mots du pape: ouverture, communion et témoignage. Après la messe, nous avons pu manger avec les évêques. Ce fut un beau moment. J’ai pu converser avec mon évêque, Mgr Delville, mais aussi avec les évêques de Namur et de Tournai.
"Je demande aux Belges de pardonner…"
Plusieurs polémiques ont émaillé la visite du pape. Cela me désole gravement. Je demande humblement aux Belges de pardonner au pape ses propos choquants. Je pense qu’il est important de garder tout ce qu’il y a eu de beau durant cette visite. Le pape a été proche – vraiment très proche – des Belges. Tel un pasteur qui sent l’odeur de ses brebis. C’est là un fort témoignage qu’on ne pourra pas effacer.
"Cher pape François, laissez-moi vous exprimer notre joie immense et notre gratitude", a dit Mgr Terlinden au terme de la visite. Je me joins aux mots de l’archevêque pour exprimer ma joie et ma gratitude. J’ai pu représenter mon diocèse comme servant d’autel à la messe avec le souverain pontife, le chef de l’Eglise. Ce fut un immense privilège. Quelle joie, quelle joie! Je ne réalise toujours pas ce que j’ai vécu. Ce souvenir sera pour moi immortel. Il est le plus beau de ma vie.
La joie de servir l’Eglise
Cette expérience me donne l’occasion de rendre grâce à Dieu. De dire aussi merci à tous ceux qui m’encouragent dans ce service, depuis le Cameroun, ma terre natale, jusqu’en Belgique, ma terre hospitalière. J’encourage aussi mes jeunes amis à servir le Christ, chemin de la vérité et de la vie. J’ai la grande envie que mes frères et sœurs puissent, eux aussi, découvrir la joie de servir l’Eglise et de s’y engager.
Et je fais mien ce conseil que le pape a donné aux jeunes à Bruxelles: "Ayez toujours un lien avec le Christ dans la prière, et aidez-vous les uns les autres. S’il y a une situation dans laquelle on peut regarder quelqu’un de haut, c’est uniquement pour le relever!"
Daryl GUEKAM CHOUPO