Patrimoine religieux : À la découverte du « chapier », ce meuble emblématique de la sacristie… de plus en plus rare !


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Patrimoine religieux : À la découverte du « chapier », ce meuble emblématique de la sacristie… de plus en plus rare !
Marie Vercauteren est l’une des personnes passionnées qui veillent à la restauration des chapiers entreposés à l’évêché de Tournai. © Service com Diocèse de Tournai
Par Diocèse de Tournai
Publié le
3 min

Quand on pense patrimoine religieux, on songe aux églises, bien sûr, et ensuite à des objets prestigieux. Plus modestes mais témoins patrimoniaux eux aussi, il y a les chapiers.

"Un chapier est un grand meuble garni de plateaux semi-circulaires tournant sur un pivot", explique Marie Vercauteren, qui pendant de très nombreuses années a travaillé aux Ateliers tournaisiens de la tapisserie (CRECIT). "On y entrepose les vêtements liturgiques de grandes tailles. Certains chapiers font ainsi plus de 3 m de long!"

Dans les greniers de l’évêché de Tournai se trouvent aujourd’hui deux chapiers. Le plus ancien provient de la chapelle du Collège Notre-Dame, à Tournai, et date de la seconde moitié du XIXe siècle. Il a été offert par le pouvoir organisateur de l’établissement aux Amis de la Cathédrale, une association qui a vu le jour en l’an 2000 et s’est donné pour objectif la promotion scientifique et culturelle du patrimoine (cultuel et culturel) du célèbre édifice tournaisien. 

Ces chapiers ont été restaurés par François Mariage, un menuisier-ébéniste, et ont trouvé refuge dans les greniers du palais épiscopal de la Cité des Cinq clochers. "On trouve ce mobilier le plus souvent dans les sacristies, mais il se fait de plus en plus rare", constate Marie Vercauteren, désormais pensionnée, mais toujours passionnée de patrimoine. 

Un long travail de restauration

Un intérêt que partage l’ancienne cheffe d’atelier du CRECIT, qui n’a pas ménagé sa peine pour restaurer les deux pièces. Après avoir sérieusement dépoussiéré et nettoyé le premier chapier, il a fallu faire un petit bilan de l’état de ce beau meuble. "On s’est rendu compte que certains panneaux avaient été repeints; il avait aussi été victime d’attaques d’insectes xylophages. A ce moment-là, j’ai décidé de poncer toutes les parties qui avaient été repeintes afin qu’il retrouve un peu de sa superbe." 

Ensuite, avec un produit naturel à base de pyrèthre – et des litres de ce produit ont été nécessaires –, Marie Vercauteren a badigeonné tous les panneaux mais aussi les plateaux du second chapier, malheureusement vermoulus eux aussi. A certains endroits, il a même fallu appliquer du durcisseur pour préserver le bois. L’ensemble du chapier de Notre-Dame a enfin été teinté pour en uniformiser l’aspect.

Les deux chapiers ne sont toutefois pas encore tout-à-fait prêts à accueillir des vêtements liturgiques. Il faudra encore en garnir les plateaux. Les Amis de la Cathédrale ont déniché en Bretagne un molleton de coton, lourd et épais, ne rétrécissant pas au lavage ("car il faut savoir que ces tissus doivent être lavés régulièrement"). Des demi-cercles seront ainsi cousus afin de capitonner les plateaux. Il faudra aussi trouver des draps, en lin ou en coton, pour, le moment venu, isoler les vêtements les uns des autres, car il serait dommage qu’un ornement infesté ou touché par des moisissures ne contamine les autres! 

Ce sont alors les collections exceptionnelles de la Cathédrale Notre-Dame de Tournai qui seront soigneusement étalées sur les plateaux et stockées dans ce mobilier lui aussi hors du commun…

Agnès MICHEL - Diocèse de Tournai


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