Depuis plusieurs semaines, l’Extrême-Nord du Cameroun est frappé par des pluies diluviennes sans précédent, provocant des inondations, avec comme conséquence des grands dégâts matériels et humains. La ville de Yagoua et ses environs restent les points les plus touchés. Les évêques ont instruit une collecte de fonds dans tous les diocèses afin d’apporter une aide urgente aux 200.000 personnes affectées. Ils lancent également un cri d’alarme au gouvernement, pour trouver des solutions durables.
La situation n’est pas encore maitrisée à Yagoua et ses environs depuis les fortes pluies qui s’y sont abattues il y a environ un mois. 185 écoles primaires et 13 lycées détruits; 1 178 têtes de bétail perdues, des actes de naissances introuvables, des diplômes irrécupérables. Le principal pont reliant la ville de Yagoua à ses environs a cédé sous la fureur des eaux. A cause de la vase et de la boue, on ne peut pas facilement utiliser les engins roulants. Toutes les activités sont au ralenti et plusieurs familles se sont retrouvées sans abri. Dans les zones de recasement, les tentes sont plantées dans un espace devenu marécageux, avec risque de contracter des maladies hydriques et, sans compter la prolifération des moustiques pouvant transmettre le paludisme. Toutes les plantations ont été ravagées. On peut donc prévoir une crise alimentaire sans précédent. Par ailleurs, on assiste depuis quelques jours à une remontée des eaux.
Une aide commune de tous les diocèses du Cameroun à Yagoua
L’urgence à Yagoua nécessite une réponse commune, non seulement de la part du gouvernement, mais de toutes les organisations philanthropiques et humanitaires, pour éviter que le pire n’arrive. Pour sa part, l’Eglise catholique du Cameroun a lancé une mobilisation générale dans tous les diocèses du pays afin d’apporter urgemment une aide aux deux cent mille personnes affectées. Dans un message publié le 6 octobre, Mgr Barthelemy Yaouda, évêque du diocèse de Yagoua, appelle à «une réorganisation de la vie de la population». Il s’agit d’évaluer les besoins réels, pour pouvoir assurer une aide effective: denrées alimentaires, eau de javel, eau potable, etc. Depuis lors, plusieurs diocèses et des personnes de bonne volonté réagissent positivement à l’appel des évêques. Par ailleurs, divers organismes se sont déjà activés sur le terrain.
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Une solution complète et durable pour Yagoua
Tout en remerciant le gouvernement pour le secours mis en place en faveur des sinistrés, l’évêque de Yagoua fustige la mauvaise répartition de l’aide accordée. N’ayant pas fait un recensement complet des tous les arrondissements et villages, un bon nombre des personnes éprouvées n’ont pas pu bénéficier de l’assistance gouvernementale. Ceci, déclare Mgr Yaouda, pour des raisons purement politiciennes. Pourtant, affirme-t-il, l’Eglise a toutes les données réelles de la situation, grâce notamment aux catéchistes qui sont présents et actifs dans chaque village des 28 départements du diocèse de Yagoua. En effet, signale-t-il, une liste complète des sinistrés a été constituée par le Codasc Caritas. Par ailleurs, les évêques demandent au gouvernement qu’une solution durable soit trouvée pour éviter que les mêmes situations se répètent à l’avenir.
Depuis Douala, Paule Valérie MENDOGO pour Vatican News