Un malotru guérit "en mon nom"? Pourquoi me serait-il nuisible? Soyez sans perdre de temps de grand accueil pour lui. Tirez aussitôt bonne leçon! Ayez en tête que "celui qui n’est pas contre nous est pour nous", telle était la parole de Jésus.
Toi Jean, avec ta bande de mes 12 disciples aimés, crache le venin de tes analyses péremptoires, elles sont en fait infructueuses, étriquées; et que ce ne soit plus que bave foulée par les sandales aux pieds; puis viens. "Pourquoi craindrais-je?" Sur les routes à tes yeux conformes ou non conformes, désaltère-toi d’eau effervescente, potable pour tous.
Pas de doute! Le Seigneur a livré ses impressions et choisi son camp: Jésus donne priorité aux petits, aux mésestimés, ceux à qui on impose le silence dès l’abord, en un mot "les pauvres" conduits à la cravache, longeant à longueur de journées les murs des assemblées, menue piécette de 5 sous en main pour quérir un quignon de pain. Leur cause est plus précieuse que les conventions bien lissées des prétendants à des droits de s’imposer en premiers avec leurs plans et leurs intérêts si ficelés.
Jésus en ce récit donne une leçon sans concessions: ne sois pas un assommoir de "celui qui est un scandale" à ton entendement!
Alors, Peuple de ce XXIe siècle, à vrai regarder ne sois pas une Eglise des purs mais comme l’hélice d’une communauté en envol; aime même maladroitement mais agis avec ton calepin de vertus, encore qu’éparses et frelatées; Ce sera en pleine scène bien davantage attirant et source d’émerveillement comme d’applaudissements, réchauffant à vrai dire les cœurs en profondeur.
Nous avons été en admiration face à des prouesses aux jeux olympiques, il y a peu; frémissons encore plus de joie face aux audaces des "croyants en la vie" qui offrent leurs talents paralympiques corporels déstructurés, à une semblable beauté des actes humains gauches mais combien souriants. Dans cette atmosphère, ressentons l’invitation de l’Evangile qui a la saveur particulière des audacieux, même blessés, qui font confiance.
Et autre saveur particulière, celle en ce moment d’avoir parmi nous dans notre pays le Pape qui nous invite à ne pas juger mais à apprécier d’où que cela vienne des gestes de régénération des autres quels que soient leurs outils d’action. Vieux ou nouveau, l’outil est un instrument alors que chaque personne est un cœur qui bat, qui s’éveille, se perfectionne, se trompe d’objectif occasionnellement mais qui transpire et transfère tout son être dans la transparence et passionnante transcendance.
Laissons-nous secouer, personnellement comme ecclésialement autant que des pruniers de septembre, avec la puissance de l’Esprit qui a parlé sans détours par la bouche de Jésus. Et devenons des saints, rien que cela mais tout cela.
Abbé Philippe DUPRIEZ