Près de 5.000 élèves et enseignants, provenant de tous les diocèses francophones, ont confectionné des bannières en vue de la visite de François en Belgique. Au total, ce sont pas moins de 200 fresques qui ont été rassemblées par la pastorale scolaire de Bruxelles et du Brabant wallon, initiatrice de ce projet. Certaines d'entre elles ont été amenées à la nonciature, là où séjournera le pape François dès ce soir.
'Dessine ou écris ton mètre carré d'espérance': voilà le nom du projet créatif qui a été proposé aux écoles de toute la Belgique par la pastorale scolaire Bxl-BW. "L'idée était d'inviter les écoles, les classes et les enseignants volontaires à s'emparer d'un morceau de tissu (1m²) pour y exprimer leur vision de l'espérance (le thème de la visite du pape en Belgique NDLR)", explique Béatrice Sepulchre, musicienne et animatrice pastorale en chant-liturgie. "La visite du pape, c'est une occasion pour tous ces jeunes du réseau libre d'exprimer les rêves qui les habitent."
De nombreux établissements de Wallonie et de Bruxelles ont répondu à l'invitation: des écoles primaires, des classes du secondaire, de l'enseignement professionnel, des élèves de l'enseignement spécialisé, des groupes de professeurs... Ces fresques sont toutes différentes, toutes uniques, et sont arrivées à Bruxelles de partout (Herve, Gemmenich, Arlon, Bouillon, Ciney, Maredsous, Charleroi, Mons, mais aussi Wavre, Jodoigne, Braine-l’Alleud, Evère, Forest…).
"On a été inondés de bannières", se réjouit Béatrice Sepulchre. "On en a reçu une centaine. Des choses magnifiques. Et très différentes. On a par exemple eu les neuf lettres du mot "Espérance" qui ont été décorées, ce qui donne une bannière de neuf mètres! A l'école européenne, ils en ont fait une de 25 mètres... On est occupés à prendre tout ça en photo."
Des artistes en herbe oui, mais surtout des "chercheurs de sens"
Les thèmes principaux qui émergent de ces œuvres sont étroitement liés aux initiatives du pape, notamment à travers Laudato si' et Fratelli tutti. "Certaines œuvres offrent des représentations très concrètes pour améliorer la planète, tandis que d'autres mettent l'accent sur l'entraide et la solidarité, en dénonçant la violence et en appelant à rejeter le harcèlement."
Béatrice Sepulchre se dit impressionnée par la créativité de ces jeunes artistes, mais surtout par la profondeur des messages qu’ils veulent transmettre: "Ils vont très loin dans l'expression. Ce n'est pas simplement: Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Il y a, chez les jeunes d'aujourd'hui, une vraie conscience que la planète et les relations humaines sont abîmées. Et ils veulent activement contribuer à leur guérison!"
Prenons l'exemple de cette école d'art qui a imaginé une colombe qui recoud notre Terre:
Comme nous le rapporte l'animatrice pastorale, les enfants et les ados ont vécu de chouettes moments lors de la réalisation des bannières. "Dans certaines écoles, les élèves se rassemblaient sur le temps de midi. Il y avait une super ambiance. Les jeunes étaient ravis de pouvoir s'exprimer de la façon qu'ils voulaient. Pendant un instant, ils sont devenus des chercheurs de sens."
Le pape pourra-t-il voir les réalisations des jeunes Belges?
Très probablement. Ce mardi, Béatrice Sepulchre est allée déposer à la nonciature - là où séjournera le pape - trois de ces bannières, au nom de la pastorale scolaire: une faite par les enfants du fondamental, une par des jeunes du secondaire et une par des professeurs. "On a aussi offert une carte qui reprenait, tel un patchwork, toutes les réalisations qu'on avait déjà pu prendre en photo avec, à l'arrière, un petit mot au pape: Les écoles de Belgique vous redisent leur amitié."
En outre, le Hope Happening mettra à l'honneur le travail de ces jeunes. Le festival jeunesse du samedi, créé dans l'esprit des JMJ, exhibera ainsi 150 bannières dans le Brussels Expo!
Toutefois, la pastorale des jeunes s'est vue essuyer un refus pour le stade Roi Baudouin. La pastorale aurait bien voulu accrocher les fresques dans le stade pour cacher les publicités. La sécurité a exprimé sa désapprobation.
Du coup, Beatrice Sepulchre aimerait bien pouvoir profiter de l'écran géant du stade pour diffuser quelques-unes des œuvres "et montrer que les écoles de Belgique sont présentes". Elle multiplie les démarches et appels pour concrétiser ce souhait.
En attendant, découvrez ci-dessous plusieurs productions de nos jeunes francophones.