Abbaye de Maredsous : le houblon est « vendangé » et la bière presque prête à être dégustée


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Abbaye de Maredsous : le houblon est « vendangé » et la bière presque prête à être dégustée
Par Diocèse de Namur
Publié le
4 min

C’était une première. Ce dimanche, les premières « vendanges du houblon » ont eu lieu à l’abbaye de Maredsous. Trente-cinq vendangeurs s’étaient inscrits : des amateurs de bière mais pas seulement. Des gens de la région, amoureux de leur terroir mais aussi des « curieux » qui voulaient en savoir plus sur ce petit cône vert tellement odorant. Pour le Père Abbé de l’abbaye venu tous les soutenir, avoir une houblonnière qui porte des fruits, c’était un rêve. Dès octobre, la micro-brasserie proposera la bière fabriquée à partir d’une partie de ce houblon fraîchement cueilli.

Le cône de houblon n’est pas très connu. Il a des allures d’une – petite - carotte de pin tout en étant aussi léger qu’une plume ! Et ce n’est pas là la première surprise des vendangeurs de ce dimanche. Vendangeur n’est pas le terme approprié puisqu’il correspond aux personnes qui récoltent le raisin pour en faire du vin. Pas de terme assimilé pour les cueilleurs de houblon. Alors, dans la vallée de la Molignée, on a fait le choix de parler de vendanges et de vendangeur. Parmi les vendangeurs du jour, Philippe et Angélique de Genappe ainsi que Cassandra et Antoine de Charleroi. Dans la voiture les amenant sur le magnifique site de l’abbaye tous s’interrogeaient sur la manière de récolter le houblon…. Faut-il des échelles ? Une nacelle ? Plutôt du muscle !

Les 500 plants de houblon ont été plantés sur un espace de 20 ares situé à deux pas de l’Accueil Saint-Joseph. « On a produit de la bière à Maredsous avant le fromage » précise le Père abbé, le père Bernard Lorent. Le père Augustin veillait, dès 1947, sur la première houblonnière. Dans les années 70, à la suite d’un accident, le bénédictin stoppe ses activités. En 2002, l’abbé Bernard Lorent devient le Père abbé de l’abbaye de Maredsous. Il rêve de faire pousser sur place, le houblon. Rêve devenu réalité. Les plants ont été mis en terre. Avant cela, il avait fallu ficher dans le sol de solides piquets et tendre des câbles vite pris d’assaut par le houblon. De véritables lianes qui peuvent pousser de 20 cm par jour et atteindre les 8m de haut ! Il aura fallu patienter deux ans avant la première récolte

Par liane jusqu'à 7000 cônes

Dimanche, les cônes de houblon ou encore « l’or vert » étaient à maturité. Un rang était réservé aux vendangeurs du jour. La liane coupée à un mètre du sol est ensuite arrachée. Un travail de force, la liane s’étant entortillée sur la robuste corde qui lui sert de tuteur. La liane est déposée sur une table et aux bénévoles de se mettre au travail ! Il faut enlever tous les cônes et rien que les cônes. Surtout pas de feuille. Les cônes sont légers. Philippe et Marilyn ainsi que leurs amis Christian et Christine sont eux de la région d’Anhée. Ils sont heureux non seulement de voir la diversification de l’abbaye mais aussi de travailler dans la nature et dans une ambiance très sympathique.

Un travail long : chaque liane pouvant compter jusqu’à 7000 cônes.  A  force d’être manipulés, ils dégagent une odeur subtile. Le houblon donnant l’amertume à la bière, son goût et permettant la conservation. Un houblon qui se décline en de multiples variétés et dont les propriétés peuvent aussi varier suivant la nature du sol.

Alors que les récolteurs étaient au travail, dans la micro-brasserie voisine on s’activait aussi pour accueillir le houblon et fabriquer 600 litres de bière. Un travail lui aussi long et minutieux d’autant qu’il est réalisé à partir d’un houblon frais. Il faudra lors des différentes étapes tout le savoir-faire du brasseur pour donner à la bière sa saveur.

Les autres lianes ont été coupées à la machine, chargées dans une benne avant de partir vers l’houblonnière de Vodelée. Pour que le houblon ne perde pas ses propriétés il doit être traité très rapidement. Et cela passe par un séchage pour prendre la forme d’une sorte de pellets. Ce sont ces granulats qui seront utilisés, par la suite, pour la production de ces différentes bières de Maredsous fabriquées par la brasserie qui produit aussi la Duvel, la brasserie Moortgat basée en Flandre, à Breendonck.

Cette bière concoctée à partir de houblon frais devait titrer 6° et proposée à partir d’octobre, sur place, à Maredsous. Son nom ? La Saint-Hubert pour autant que les moines ne changent pas d’avis. Un vrai travail de bénédictin que de fabriquer la bière !

Christine Bolinne

Catégorie : Diocèse de Namur

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