L’abbaye d’Orval, d’hier à aujourd’hui


Partager
L’abbaye d’Orval, d’hier à aujourd’hui
L’abbaye d’Orval construite grâce à la Comtesse Mathilde de Toscane © Divine Box
Par Divine Box
Publié le - Modifié le
5 min

Implantée au cœur de l'Ardenne belge, l'abbaye de Notre-Dame d'Orval est renommée pour son histoire fascinante ainsi que pour sa bière trappiste emblématique, l' « Orval ». L'abbaye doit sa construction et le logo de sa bière à la comtesse Mathilde de Toscane. Si vous êtes curieux de découvrir l'histoire de cette abbaye, Divine Box vous invite à embarquer dans cette passionnante aventure.

Les débuts de l’abbaye

C’est au XIème siècle, au cœur du Moyen âge, que commence le récit de l'abbaye Notre-Dame d'Orval. À cette époque, la comtesse Mathilde de Toscane se promène et s'arrête au bord d’un ruisseau pour boire de l’eau. Malheureusement, en se penchant, elle laisse tomber son alliance, l'unique souvenir de son mari défunt. Pleine de chagrin, elle implore alors la Sainte Vierge de lui rendre son précieux anneau. Les cieux répondent à sa supplication : une truite surgit de l'eau, et tient l'anneau dans sa bouche ! Remplie de joie, la comtesse s'écrie : "vraiment, c’est ici un val d’or". Très reconnaissante envers la Vierge Marie, la comtesse fait alors le serment solennel d'établir une abbaye en son honneur. C'est ainsi qu'est érigée l'abbaye Notre-Dame d'Orval !

On retrouve sur les vitres de l’abbaye le poisson tenant l’anneau qui illustre la légende de l’abbaye © Divine Box

Les difficultés arrivent rapidement

En l'an 1070, l'abbaye accueille ses premiers moines et ouvre ainsi un nouveau chapitre de son histoire. Cependant, le nombre de vocations diminue progressivement et, à peine quarante années après leur arrivée, les frères sont obligés de quitter les lieux.

Quelques années plus tard, des chanoines prennent possession des bâtiments. Mais leur route est pavée de difficultés financières, les poussant à solliciter leur rattachement à l'ordre de Cîteaux. Saint Bernard, qui reçoit leur requête, confie la gestion de l'abbaye d'Orval à l'abbaye champenoise de Trois-Fontaines. Ainsi, en 1132, sept moines cisterciens s'installent à Orval, se joignant aux chanoines déjà en place.

Sans perdre un instant, main dans la main, les membres de la nouvelle communauté entreprennent une réorganisation profonde du monastère pour qu'il soit un lieu adapté à la règle cistercienne. L'achèvement des travaux de l'église survient peu avant l'an 1200. Cependant, de nouvelles difficultés attendent la communauté: en 1252, un incendie dévastateur consume l'abbaye. Le déclin des ressources et des vocations viennent également s’ajouter à cette épreuve. La perspective de fermer l'abbaye est alors évoquée par les moines.

Hélas, les religieux doivent encore faire face à de nouveaux tourments: les conflits entre les puissances européennes durant les XVe et XVIe siècles frappent sans relâche l'abbaye, la laissant en ruines. Cependant, une renaissance pointe à l'horizon dès le XVIIe siècle. La communauté connaît un essor remarquable, comptant jusqu'à 130 membres en 1723, devenant ainsi la plus imposante congrégation religieuse au sein de l'Empire.

Malheureusement, la Révolution française survient ensuite, marquant une période difficile pour l'abbaye: ses biens sont saisis intégralement et, quelques années plus tard, elle est détruite et ses membres dispersés. L’abbaye d’Orval se transforme alors en un amas de ruines durant plus d’un siècle…

Les ruines de l’ancienne abbatiale d’Orval sont encore visibles aujourd’hui © Divine Box

Un renouveau s’offre à l’abbaye

Le tournant survient en 1926, lorsque la famille Harenne fait un don à l'ordre de Cîteaux dans le but de réhabiliter les lieux et de faire renaître la vie monastique au sein de l'abbaye. La responsabilité de la fondation est confiée à Dom Jean-Baptiste Chautard, abbé de l'abbaye de Sept-Fons. Sous sa direction, un groupe de moines est envoyé à Orval avec pour mission de former une nouvelle communauté.

Dès leur arrivée en 1927, les moines se montrent ingénieux pour lever des fonds destinés à restaurer le sanctuaire: vente de cartes postales et de timbres, appels aux dons… Néanmoins, ces efforts ne parviennent pas à couvrir toutes les dépenses. C'est pour cette raison que la communauté décide de se lancer dans la création d'une brasserie, dont la production est confiée à des laïcs. Les ventes de bière deviennent alors un moyen essentiel pour achever les travaux et garantir l'équilibre financier.

Dès le départ, le brassage est assuré par des laïcs, strictement supervisé par les moines, respectant scrupuleusement les exigences du label « Authentic Trappist Product ». Aujourd'hui, la brasserie emploie vingt-huit personnes. Cependant, la production de bière demeure en deçà de la demande croissante. En effet, cette bière prisée est à présent si recherchée qu'elle est difficilement trouvable dans un supermarché traditionnel.

Un frère fait un tour de contrôle dans la salle de brassage, où la légende d’Orval est représentée © AIT

Et aujourd’hui ?

Les moines d'Orval sont des frères trappistes, également connus sous le nom de « cisterciens de la stricte observance ». Ils suivent la règle de saint Benoît : « ora et labora », qui signifie « prie et travaille ». Les frères prennent part aux sept offices religieux quotidiens, dont le premier est à cinq heures du matin avec les Vigiles.

De plus, les moines participent activement à l'entretien de l’abbaye grâce à la vente de leurs produits: la bière, bien sûr, mais également le fromage et les bonbons au miel. En outre, les moines gèrent une hôtellerie ouverte aux visiteurs, accueillant chaleureusement ceux qui souhaitent s'immerger dans l'atmosphère de l'abbaye lors d'une retraite.

L’auberge de l’Ange Gardien

Comme un bon nombre d'abbayes trappistes brassant de la bière, Orval arbore fièrement sa propre taverne. Baptisée « Auberge de l'Ange Gardien », ce lieu tire son nom du célèbre livre du même titre écrit par la Comtesse de Ségur, l'une des œuvres favorites de la famille de l'architecte qui supervisa la construction de la nouvelle abbaye en 1927.

Au sein de cet établissement, les visiteurs peuvent déguster diverses variétés de bière Orval, comprenant bien sûr l'Orval classique, mais aussi l'Orval vert et l'eau de la source Mathilde. La taverne propose également de bons petits plats, comme l'emblématique Orvaliflette, une variation de la tartiflette élaborée avec le fromage d'Orval ou encore la glace à la bière, parsemée de crumble à la drèche (les céréales issues du brassage) !

L’Auberge de l’Ange Gardien où l’on peut déguster l’Orval et d’autres produits de l’abbaye © Divine Box

Où trouver les produits de l’abbaye ?

Pour cela, vous pouvez vous rendre sur place et passer le bonjour aux moines ! Voici l’adresse: Abbaye d’Orval 1, 6823 Florenville, Belgique. Mais si c’est trop loin pour vous, vous pouvez retrouver les produits de l’abbaye d’Orval directement sur la boutique monastique en ligne de Divine Box.

Source: Divine Box

Catégorie : Culture

Dans la même catégorie