Le Patriarcat latin publie un communiqué pour condamner «avec la plus grande fermeté» le fait de prendre des civils pour cible, après la frappe israélienne meurtrière contre l’école de la Sainte Famille où sont réfugiés plusieurs centaines de civils depuis le début de la guerre à Gaza-ville. Il implore la miséricorde de Dieu, espère la fin de «l’horrible bain de sang».
Le Patriarcat latin de Jérusalem suit «avec une grande inquiétude» les nouvelles en provenance de son école dans le quartier de Zeitoun à Gaza-Ville. Elle a été visée dimanche 7 juillet par une frappe de l’armée israélienne. «Les rapports des médias en provenance de ce lieu font état de victimes civiles et de destructions dans l'enceinte de l'école», rapporte le Patriarcat dans un communiqué publié dimanche soir.
Le raid a fait plusieurs morts, au moins quatre dont le vice-ministre du Travail, Ihab al-Ghussein, a affirmé un porte-parole de la Défense civile de Gaza, dirigée par le Hamas.
Dans un communiqué, l’armée israélienne indique avoir visé «des terroristes» qui se cachaient dans l'école qui abritait aussi «une usine de fabrication d'armes du Hamas».
Protéger les civils
Précisant que depuis le début de la guerre, l’école de la Sainte Famille est un lieu de refuge pour des centaines de civils et qu’aucun religieux n’y réside, le Patriarcat «condamne avec la plus grande fermeté le fait que des civils soient pris pour cible» ainsi que «toute action belligérante qui ne garantit pas que les civils restent en dehors des lieux des combats».
«Un autre jour. Un autre mois. Une autre école ciblée», réagissait hier sur le réseau social X Philippe Lazzarini, chef de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens; l’Unrwa dont une école qui abritait elle aussi des déplacés a été visée samedi 6 juillet par l’aviation israélienne. Le Hamas parle de 16 victimes.
Dans l’enclave palestinienne, 70% de l'ensemble du parc immobilier - plus de 80 % dans certaines parties de la région nord, ont été endommagés ou détruits, entraînant le déplacement de plus de 1,5 million de personnes. Nombre de ces Gazouis ont trouvé refuge dans les écoles, fermées à cause de la guerre.
Espoir de trêve
«Nous continuons d'implorer la miséricorde du Seigneur», déclare le Patriarcat de Jérusalem dans son communiqué. Il dit espérer «que les partis parviendront à un accord qui mettra fin immédiatement à l'horrible bain de sang et à la catastrophe humanitaire dans la région».
Dimanche, le Hamas a dit accepter de négocier sur la libération des otages toujours retenus dans la bande de Gaza en l'absence d'un cessez-le feu permanent avec Israël. Les efforts de médiation du Qatar, de l'Égypte et des États-Unis ont redoublé pour obtenir un accord au dixième mois de la guerre.