Le film biographique L’Abbé Pierre, une vie de combats fait le portrait du prêtre catholique français, en tentant d’être au plus proche de la vérité.

vivante et habitée. DR
Comment résumer la vie de l’abbé Pierre? Que retenir de ses actions? Comment faire le portrait de cet homme dont tout le monde connaît le visage? Le réalisateur Frédéric Tellier tente de donner une réponse à ces questions dans son film L’Abbé Pierre, une vie de combats, en salles cette semaine.
Hiver 54, l’abbé Pierre, le précédent film consacré au prêtre catholique français devenu une icône, se concentrait sur le fameux hiver 1954 lors duquel l’abbé Pierre a lancé son Appel sur les ondes de Radio Luxembourg créant l’insurrection de la bonté. Frédéric Tellier prend un chemin quelque peu différent en choisissant de nous raconter le parcours d’Henry Grouès (le nom de naissance de l’abbé Pierre) depuis le moment où il quitte l’ordre des Capucins, en 1939, jusqu’à sa mort, en 2007. Soit près de 70 ans, durant lesquels il n’a cessé de se battre contre la pauvreté et la précarité. Pour l’incarner durant toute cette période, un seul comédien, Benjamin Lavernhe de la Comédie française, choisi pour son éloquence. Sa prestation vivante et habitée contribue à la réussite de ce biopic ambitieux.
L’abbé Pierre, une vie de combats est en effet à la fois un portrait et une fresque du XXe siècle. Il se concentre évidemment sur la personnalité de l’abbé Pierre. On suit les débuts de ce prêtre à la santé fragile mais à la résistance sans failles. Il contribuera d’ailleurs à la création de maquis durant la Seconde Guerre mondiale, moment où il prendra le nom d’abbé Pierre, avant d’entamer une carrière en politique. Le réalisateur nous montre donc les différentes facettes de cet homme profondément attaché à l’humain, quel que soit son parcours. Les premiers compagnons d’Emmaüs sont en effet des exclus de la société à qui l’abbé Pierre et la cofondatrice du mouvement Emmaüs, Lucie Coutaz, ont tendu la main. On peut à ce propos souligner la place accordée dans le film à cette amie qui a toujours soutenu les combats de l’abbé Pierre.
Des hauts et des bas
Son parcours n’a pas toujours été facile. On voit un homme qui se remet en question, une personnalité forte, aussi, qui n’est pas toujours facile à vivre. Le film cherche donc à rendre compte, avec le plus de justesse possible, la vie de cette figure inoubliable du siècle passé. Le réalisateur a ainsi pratiqué de longs entretiens avec Laurent Desmard, ancien secrétaire particulier de l’abbé Pierre et Président d’honneur de la Fondation Abbé Pierre. Il nous montre un héros ordinaire, qui tente de maintenir le cap pour venir en aide aux plus démunis. Il n’occulte pas les difficultés et cela ne fait que renforcer son combat. Cet homme a connu des défaites, mais il s’est relevé.
L’abbé Pierre, une vie de combat est finalement un portrait porteur d’un message. Le film se clôture en effet par un lien avec le présent. Comme pour nous montrer que nous pouvons tous être les héritiers de l’abbé Pierre en luttant contre la précarité et en plaçant la dignité humaine au centre de nos préoccupations sociétales.
Elise LENAERTS

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